La stratégie tunisienne de neutralité carbone et de résilience au changement climatique à l’horizon 2050, sera présentée à la Conférence des parties des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27) qui se tiendra du 6 au 18 novembre 2022, à Charm El-Cheikh (Egypte). C’est ce qu’a déclaré Mohamed Zmerli, point focal de la convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC).
Dans une interview accordée à l’Agence TAP, le responsable a rappelé que l’Accord de Paris sur le climat exige de toutes les parties de la CCNUCC de préparer et de soumettre, avant la COP 27, une stratégie nationale bas-carbone à long-terme.
« L’accord de Paris vise à renforcer la riposte mondiale face aux changements climatiques et à leurs effets, en engageant les pays à accélérer la transition bas-carbone », explique Zmerli.
Et de poursuivre que l’objectif recherché est de contenir à l’horizon 2100, l’élévation de la température moyenne de la terre globale nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, voire à la limiter à 1,5 °C.
Pour atteindre cet objectif, l’Accord de Paris prévoit d’atteindre la neutralité carbone au niveau planétaire à partir de 2050, a-t-il encore fait savoir.
En ce qui concerne la stratégie tunisienne de neutralité carbone et de résilience au changement climatique à l’horizon 2050, M. Zmerli a indiqué qu’il s’agit d’un document chiffré et riche, dont l’élaboration a duré deux années.
« Elle représente les grandes orientations et les projets de la Tunisie visant à mettre en place un modèle de développement garantissant la croissance économique et le bien-être général de la population du pays dans un contexte totalement inédit imposant une forte réactivité face aux risques climatiques ». Ainsi souligne encore le responsable.
Il s’agit également de tracer des trajectoires GES (gaz à effet de serre) conformes aux préconisations de l’Accord de Paris, et d’un créneau porteur en matière d’investissement qui sera, selon lui différent, notamment, pour le secteur privé. En créant des investissements verts et durables, précise-t-il. En effet, M. Zmerli estime que cette stratégie constitue une opportunité technologique à saisir. D’autant plus que le développement est actuellement très lié à l’innovation technologique.
Participation tunisienne
M. Zmerli a annoncé qu’une délégation tunisienne composée jusqu’à ce jour d’environ 40 personnes participera à la COP 27. A savoir: des représentants de plusieurs ministères (Affaires étrangères, Environnement, Finances, Economie, Industrie, Agriculture, Santé, Tourisme, Enseignement Supérieur …); outre des organisations nationales (UTICA et UGTT); la société civile; des experts nationaux et internationaux; et des jeunes négociateurs.
Et de poursuivre: « Cette délégation se déplacera à Charm El-Cheikh (Égypte) pour contribuer à la prise de décision relative à l’exécution, le suivi et l’évaluation des conventions des Nations Unies sur le changement climatique. »
Trois ateliers techniques au programme de la COP 27
Dans le cadre des événements parallèles qui seront organisés à l’occasion de la COP 27, M. Zmerli a souligné que la Tunisie prévoit, jusqu’à présent, d’organiser trois ateliers techniques. Sachant que le nombre de réunions peut croitre selon les requêtes déposées.
Le premier atelier qui sera organisé en partenariat avec le PNUD aura pour thème: « La participation du secteur privé et le rôle de l’investissement privé dans la réalisation des politiques environnementales ».
Ce conclave sera marqué par la participation de plusieurs opérateurs tunisiens. A l’instar de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et l’Instance générale des partenariats public-privé (IGPPP)…
Deux autres ateliers techniques sont prévus, dans le cadre de la COP 27. Et ce, en partenariat avec: l’Organisation internationale du travail (OIT); l’Organisation internationale de la francophonie (OIF); et l’Organisation islamique pour la sécurité alimentaire (OISA).
Ces événements auront pour thème: « Le rôle des structures environnementales et les plans de travail pour renforcer l’ambition climatique »; et « l’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire ».
Ces événements constituent une occasion d’évaluer les besoins et les difficultés auxquels fait face la Tunisie, relève Mohamed Zmerli. Et notamment les impacts des changements climatiques. Ainsi qu’une opportunité pour tirer profit des expertises des autres pays dans ce secteur, conclut-il.
Avec TAP