La Réserve fédérale (Fed) a relevé hier ses taux d’intérêt de référence de 75 points de base. Elle a indiqué qu’elle continuerait de les augmenter encore.
Dans sa quête pour faire baisser l’inflation, qui est proche de ses niveaux les plus élevés depuis le début des années 1980, la Fed a porté son taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 3% à 3,25%, son niveau le plus élevé depuis le début de 2008.
Immédiatement, le marché actions a oscillé. Les traders se sont inquiétés du fait que la Fed reste plus belliciste pendant plus longtemps que ce que certains avaient prévu. Les projections de la réunion ont indiqué qu’elle prévoit de relever les taux d’au moins 1,25% lors de ses deux dernières réunions de cette année.
Le message principal n’a pas changé. Powell a précisé que la Fed est fermement décidée à ramener l’inflation à 2% et qu’elle continuera jusqu’à ce que cette mission soit accomplie, c’est-à-dire le taux terminal de 4,6% en 2023. Cela implique une hausse des taux d’un quart de point l’année prochaine, mais pas de baisse.
Les augmentations ont commencé en mars et à partir d’un point proche de zéro. Elles marquent le resserrement le plus agressif de la Fed depuis qu’elle a commencé à utiliser le taux des fonds à un jour comme principal outil de politique en 1990.
La seule comparaison possible est celle de 1994, lorsque la Fed a augmenté le taux de 2,25% au total avant de commencer à le réduire en juillet de l’année suivante. Les estimations actuelles ne prévoient pas de baisse de taux avant 2024.
Inflation à 2% en 2025
Les membres du Comité Fédéral de l’Open Market ont indiqué qu’ils s’attendent à ce que ces hausses de taux aient des conséquences. Le taux des fonds de placement concerne les taux que les banques se facturent mutuellement pour les prêts à un jour. Mais il se répercute sur de nombreux instruments de dette à taux variable destinés aux consommateurs. Tels que les prêts immobiliers, les cartes de crédit et le financement automobile.
Dans leurs mises à jour trimestrielles des estimations des taux et des données économiques, les économistes s’accordent à penser que le taux de chômage passera à 4,4% en 2023. Des augmentations de cette ampleur s’accompagnent souvent de récession.
Parallèlement, ils prévoient un ralentissement de la croissance du PIB à 0,2% pour 2022. Puis une légère augmentation au cours des années suivantes pour atteindre un taux à long terme de seulement 1,8%. En effet, ces prévisions révisées constituent une forte baisse par rapport à l’estimation de 1,7% faite en juin dernier et font suite à deux trimestres consécutifs de croissance négative.
Les hausses s’accompagnent également de l’espoir que l’inflation globale sera ramenée à 5,4% cette année. Et ce, avant de revenir à 2% d’ici 2025.
Parallèlement aux hausses de taux, la Fed a réduit le montant des avoirs obligataires qu’elle a accumulés au fil des ans. Le mois de septembre a marqué le début d’un resserrement quantitatif à pleine vitesse. Avec l’autorisation de retirer jusqu’à 95 milliards de dollars par mois du produit des obligations arrivant à échéance du bilan de la Fed, qui s’élève à 8 900 milliards de dollars.
Cette décision aura des conséquences sur les marchés des matières premières et sur les mouvements d’autres banques centrales. Celles-ci devraient suivre le même pas. Toutes les conditions sont réunies pour que l’économie mondiale passe en récession.