L’Europe est confrontée à des « risques sans précédent » pour son approvisionnement en gaz naturel cet hiver. Et ce, après que la Russie a interrompu la plupart des expéditions par pipeline. C’est ce qu’a annoncé lundi, dans un communiqué, l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Dans son rapport trimestriel l’AIE déclare sur le gaz que les 27 pays de l’Union européenne devraient réduire leur consommation de gaz naturel de 13% au cours de l’hiver. Et ce, en cas de coupure complète de la Russie, au milieu de la guerre en Ukraine. « Une grande partie de cette réduction devrait provenir du comportement des consommateurs. Comme baisser les thermostats de 1 degré et ajuster les températures des chaudières. Ainsi que la conservation industrielle et des services publics », précise l’Agence.
D’ailleurs, l’UE a convenu vendredi d’imposer une réduction de la consommation d’électricité d’au moins 5% pendant les heures de pointe. Juste un filet de gaz russe arrive toujours dans des pipelines à travers l’Ukraine vers la Slovaquie; et à travers la mer Noire et la Turquie vers la Bulgarie. Deux autres routes, sous la mer Baltique vers l’Allemagne et via la Biélorussie et la Pologne, ont été fermées.
Selon l’étude, un autre danger guette. A savoir une vague de froid en fin d’hiver, qui serait particulièrement difficile. Car les réserves souterraines de gaz s’écoulent plus lentement en fin de saison. Et ce, en raison d’une moins grande quantité de gaz et d’une pression plus faible dans les cavernes de stockage. L’UE a déjà rempli son stockage à 88%, devant son objectif de 80% avant l’hiver. Mais l’AIE suppose que 90% seraient nécessaires dans son scénario de coupure du gaz russe.