Le ministre égyptien de l’Irrigation, Hani Swailem, a discuté dimanche avec une délégation de la Banque mondiale de l’expansion des alternatives pour « faire face à la pénurie d’eau ». Annonçant un examen progressif de l’irrigation moderne des terres agricoles, afin de réduire les pertes d’eau.
C’est ce qui ressort d’une déclaration du ministère égyptien de l’Irrigation, dimanche. Et ce, après que Sweilem a rencontré des experts de l’irrigation et du drainage modernes au sein du Groupe de la Banque mondiale; à la lumière de la crise du barrage de la Renaissance éthiopienne avec Addis-Abeba, et de l’inquiétude égyptienne concernant l’impact sur sa part d’eau. Le ministre de l’Irrigation a déclaré: « L’égypte est l’un des pays les plus pauvres en eau au monde. Et par conséquent l’État égyptien fait de grands efforts (…) pour faire face aux défis de l’eau. »
Il a expliqué qu' »une révision progressive de l’irrigation moderne en Égypte est actuellement en cours […] pour fixer des normes, des priorités et des domaines d’action au cours de la période à venir ».
La Banque mondiale et l’Égypte supervisent un projet de développement de systèmes d‘irrigation dans le pays, qui est basé sur la réduction du gaspillage de l’eau utilisée dans l’agriculture. Et ce, en déplaçant les systèmes d’irrigation de la surface de la terre vers le sous-sol. Ce qui réduira les processus d’évaporation de l’eau.
Avec l’adoption du système d’irrigation moderne, la superficie des terres cultivées en Égypte a augmenté de 9%
Les systèmes d’irrigation sous le sol, qui visent à ne pas exposer l’eau aux rayons du soleil, sont reliés à un réseau de canalisations et de lignes électriques. Lequel est capable de fournir de l’eau à travers des réseaux souterrains alimentés par l’énergie électrique.
Avec l’adoption du système d’irrigation moderne, la superficie des terres cultivées en Égypte a augmenté de 9%. Et ce, pour atteindre 9,7 millions d’acres (un acre équivaut à 4 200 mètres carrés) en 2021; contre 8,9 millions d’acres en 2014. C’est ce qui ressort d’une statistique officielle récente.
Jusqu’en 2020, le Groupe de la Banque mondiale, par l’intermédiaire de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, a fourni 100 millions de dollars en financement de projets.
Le barrage de la Renaissance menace l’écoulement de l’eau vers l’Égypte
Les deux pays en aval du Nil, l’Égypte et le Soudan, se sont engagés à conclure d’abord un accord tripartite pour remplir et exploiter le barrage « Al-Nahda ». Et ce, afin d’assurer le débit continu de leur part annuelle des eaux du Nil.
Cependant, l’Éthiopie rejette cela, affirmant que le barrage, dont la construction a commencé il y a une dizaine d’années, est nécessaire au développement et n’est pas destiné à nuire à un autre pays.
Récemment, l’Égypte, au vu des négociations vacillantes du barrage depuis plus d’un an, a commencé à emprunter plusieurs voies. Et ce pour faire face aux défis de l’eau dans son pays, dont le dessalement de l’eau de mer.