S&P Global Ratings a maintenu dans son dernier rapport sur la note du Maroc inchangée à BB+ pour la deuxième année, citant la solidité du crédit souverain du pays. L’agence de notation a prévu que l’économie marocaine augmentera de 1,4% cette année, après avoir rebondi de 7,9% en 2021.
Représentant la capacité du pays à respecter ses obligations financières, la notation S&P montre que la solvabilité du Maroc est largement soutenue par la gamme de réformes économiques structurelles qui pourraient contribuer à « une croissance économique plus inclusive et à réduire progressivement les déficits courants et budgétaires », selon le rapport S&P.
L’agence de notation américaine a prédit que l’inflation globale moyenne devrait s’accélérer pour atteindre environ 5,9% en 2022. Le déficit budgétaire atteindra environ 5,6% du PIB.
Soulignant la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations énergétiques et céréalières (respectivement 15% et 5% des importations globales), l’agence a noté que la flambée des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que les répercussions de la sécheresse, pèseront sur la croissance du Maroc en 2022. Elles rendront le Royaume également vulnérable aux fluctuations des prix des matières premières. Cependant, le gouvernement marocain a mis en place des mesures pour amortir l’impact de la hausse des prix sur les entreprises et les ménages.
L’Agence optimiste sur les indicateurs macro-économiques
Alors que la dépendance à l’égard des importations expose la balance commerciale du Maroc à des risques importants, la reprise dans des secteurs clés de l’économie, tels que le secteur du tourisme, pourrait potentiellement amortir l’impact en maintenant des réserves de devises bien approvisionnées pour couvrir la hausse du coût des produits alimentaires et énergétiques et maintenir le déficit commercial gérable.
Dans ce contexte, l’agence de notation a résumé la performance des exportations, la bonne reprise du secteur du tourisme, l’augmentation des envois de fonds des expatriés marocains, le niveau élevé des investissements directs étrangers (IDE), et le niveau adéquat des réserves de change, qui représentent tous des facteurs favorables au PIB.
Les exportations de phosphates et la reprise du tourisme devraient en partie compenser l’augmentation de la facture des importations, a indiqué l’agence. Notant que les phosphates, un ingrédient clé des engrais qui représentent actuellement plus de 25% des exportations marocaines, ont soutenu les recettes extérieures et budgétaires.
Les exportations de phosphate ont augmenté de 81,1% en valeur au cours des sept premiers mois de 2022, le Groupe OCP versant un record de 8,1 milliards de dirhams (834 millions de dollars) de dividendes au gouvernement, a rappelé l’agence de notation.
Le tourisme, qui représente environ 7% du PIB, a mieux performé que prévu cette année, après la réouverture des frontières début février 2022. Les recettes touristiques ont augmenté de 4,1% au deuxième trimestre 2022, par rapport à la même période en 2019.
Consolidation budgétaire progressive soutenue par la mise en œuvre des réformes
Les réformes structurelles en cours soutiendront des perspectives de croissance relativement fortes ainsi qu’un assainissement budgétaire progressif; alors que le gouvernement a entamé une refonte complète du système de sécurité sociale. Et ce, afin d’étendre la couverture des soins de santé et des transferts sociaux, a indiqué l’agence.
Les lois-cadres de 2021 visent à simplifier et à élargir l’assiette fiscale et les cotisations sociales, ainsi qu’à retravailler le secteur des entreprises publiques pour le rendre plus efficace. D’autres réformes favorables aux entreprises visent à donner la priorité aux investissements dans les énergies vertes, à la numérisation et à la modernisation du cadre juridique, institutionnel et réglementaire, a ajouté l’agence américaine.