Le prochain gouvernement n’aura certainement pas la voie dégagée pour mettre en place les réformes promises lors de la campagne électorale. La première urgence à laquelle Giorgia Meloni devra faire face est celle de l’énergie chère.
Dans un post publié il y a quelques jours sur Facebook, le leader des Frères d’Italie (Fdi) a souligné que « la crise énergétique est un problème européen et doit être traitée comme telle ». Les Frères d’Italie, a ajouté Meloni, soutiendront toute action en Europe «visant à lutter contre les phénomènes spéculatifs et les augmentations injustifiées du coût de l’énergie et nous soutiendrons toute initiative commune d’aide concrète aux familles et aux entreprises». La ligne tenue pour l’instant par Meloni semble donc dans la continuité de celle de l’exécutif sortant.
La dirigeante de Fdi s’est déjà exprimé à plusieurs reprises en faveur de l’introduction d’un plafonnement du prix du gaz, une mesure prônée par Draghi sur laquelle, toutefois, des décisions seront prises au sein de l’UE. Une autre proposition est de découpler le prix du gaz et celui de l’électricité produite à partir d’autres sources pour réduire le coût dans la facture. Meloni est sûre que « cela peut se faire avec une norme nationale », sans l’intervention de l’Union européenne.
Quant aux aides aux familles et aux entreprises (premier dossier sur la table du prochain exécutif), la grande question porte sur l’ampleur de l’intervention. Meloni a déjà annoncé qu’elle n’était pas favorable à un changement de budget comme le réclame Salvini. Le décret Aid Quater ne pouvait donc pas être trop différent des précédents décrets adoptés par Draghi. Mais pour l’instant, parlons de simples hypothèses.
Réductions fiscales
Quand aux autres mesures promises pendant la campagne électorale, au point 1 du programme des Frères d’Italie, il y a « l’introduction progressive du quotient familial, c’est-à-dire d’un système d’imposition qui tient compte du nombre des membres de la cellule familiale ». Mais on n’aura guère le temps de promulguer une telle réforme, selon les analystes (il s’agirait de repenser toute la structure de l’impôt sur le revenu des personnes physiques).
En revanche, une des mesures qui pourrait voir le jour, à condition de disposer de ressources suffisantes, est la baisse des impôts sur laquelle Meloni a beaucoup insisté. La proposition que Fdi entend mettre en œuvre est celle d’une réduction d’impôt de deux tiers en faveur des travailleurs et d’un tiers en faveur des entreprises, « réduisant le coin d’au moins 5 points de pourcentage pour les revenus du travail jusqu’à 35 mille euros ». En bref, les travailleurs qui ont maintenant un revenu moyen-inférieur gagneraient un peu plus et coûteraient également moins cher à l’employeur. Evidemment, ce serait à l’Etat de prendre en charge les ressources nécessaires pour couvrir la retenue et la différence de salaire.
Chapitre chèque unique, le Fdi souhaite soutenir la natalité en portant l’allocation universelle unique à 300 euros par mois pour la première année de chaque enfant, jusqu’à 260 euros à partir de la deuxième. Cependant, il n’est pas certain que le prochain exécutif puisse déjà trouver les ressources nécessaires avec le prochain budget.
Une disposition qui pourrait avoir le feu vert dès 2023 est plutôt l’extension de l’impôt forfaitaire à 15% également aux numéros de TVA jusqu’à 100 000 euros de chiffre d’affaires (aujourd’hui, la limite est de 65 000 euros), une proposition fortement soutenue par la Ligue.
Introduction de la flat tax
Dans le programme Fdi, il y a aussi l’introduction de l’incrémental flat tax, c’est-à-dire un impôt forfaitaire sur l’augmentation des revenus par rapport aux années précédentes. La mesure prévoit un régime subventionné, mais uniquement pour la partie des revenus perçus en plus par rapport à l’année précédente.
Pour ceux qui n’ont pas subi de changements significatifs dans leurs revenus, rien ne changerait. La mesure aurait un coût limité pour les deniers publics, ce qui laisse penser qu’elle pourrait également être approuvée dans un court laps de temps. Pour gagner de l’argent, selon Meloni, l’exécutif pourrait recourir à la soi-disant « paix fiscale », ou à une nouvelle amnistie déjà annoncée pendant la campagne électorale.