Le mouvement de grève dans plusieurs raffineries françaises se prolonge et désormais une station-service sur trois manque de carburant. Mardi, le gouvernement a mis sa menace à exécution et a réquisitionné le personnel des dépôts de carburant gérés par Esso.
La Première ministre française, Elisabeth Borne, a annoncé mardi la réquisition de personnel pour la libération des réservoirs de carburant du groupe Esso-Exxonmobil.
La grève qui a débuté fin septembre dans les raffineries et les dépôts de carburant pour réclamer des augmentations de salaire a provoqué des pénuries de carburant dans environ 30% des stations-service du pays, selon les derniers chiffres des autorités.
L’accord salarial conclu lundi avec les syndicats représentant la majorité du personnel n’a pas suffi à mettre fin à plus de trois semaines de grève.
Ces derniers jours, du nord au sud de la France, les mêmes scènes se sont répétées : gares fermées, files d’attente interminables, hausse des prix et chauffeurs à fleur de peau.
« Quand il y a des propositions de négociation, il faut les reprendre. Sinon, ce n’est plus une grève pour obtenir des résultats. C’est simplement un blocus du pays. Cela n’est pas acceptable », a déclaré ce matin le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Poursuite de la grève
« Chez TotalEnergies, les salariés ont de nouveau reconduits aujourd’hui la grève sur tous les sites. Et ce après que le gouvernement a averti qu’il réquisitionnerait le personnel de certains dépôts pétroliers », rapportent les médias français mercredi, citant le syndicat CGT.
Du côté d’Esso-ExxonMobil, les deux raffineurs français ont aussi reconduit ce matin le mouvement, à la demande des syndicats FO et CGT. Et ce malgré la signature la veille d’un accord salarial par deux organisations majoritaires au niveau du groupe mais pas par les raffineries.
En cas de réquisition, « nous irons en justice pour les annuler », a déclaré Eric Sellini, tandis que la CGT d’Esso-ExxonMobil a dénoncé « une remise en cause du droit de grève ».
Les syndicats mettent en avant les super profits des groupes pétroliers, qui profitent de la hausse des prix liée à la guerre en Ukraine. TotalEnergies a engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfices au premier semestre.