La Tunisie a besoin de près de 14,4 milliards de dollars pour financer des investissements visant à mettre un terme à la densité des carbones, dont 11,7 milliards de dollars orientés vers le secteur de l’énergie, soit 82% de l’ensemble des financements nécessaires.
La dirigeante de la direction des études et de la planification à l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME), Afef Jaâfar, a fait savoir que la Tunisie aurait fourni près de 2,2 milliards de dollars de ce montant global. Alors que le reste sera récolté à partir des financements extérieurs.
Lors d’un atelier de travail organisé lundi par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, en collaboration avec l’agence allemande de la coopération internationale (GIZ), sur le thème «Diagnostic et planification des activités des entreprises au sujet du carbone», la responsable a rappelé que la Tunisie ambitionne, à travers les objectifs tracés dans le cadre de la contribution nationale dans ce domaine, qui a été mise à jour en octobre 2021, de limiter la densité du carbone à 45% à l’horizon 2030, au lieu de 41%, par rapport à l’année référentielle de 2010.
Elle a souligné que la Tunisie est en train de mettre en œuvre un plan de travail pour déterminer les projets nécessaires pour l’exécution de cette stratégie.
De son côté, le directeur général de l’ANME, Fethi Hanchi, a assuré que l’Etat va accorder des autorisations pour la réalisation des projets de production de 2000 mégawatts en énergie renouvelable, dont une partie sera attribuée chaque année jusqu’à l’année 2025.
Il a souligné que ces projets vont augmenter le taux des énergies renouvelables pour la production de l’électricité en moyenne de 22% à l’horizon 2024, sachant que le taux annuel est aux alentours de 3,7%.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), Omar Bouzaoueda, a fait savoir que le secteur de l’industrie en Tunisie aurait dû instaurer une industrie verte visant à limiter les émissions de carbone pour qu’elle puisse s’intégrer dans le cadre des orientations mondiales et du développement durable.
Bouzaoueda a jugé nécessaire de mettre en œuvre une stratégie nationale concernant le carbone avec la détermination d’objectifs chiffrés, insistant sur la nécessité d’inciter les industriels à contribuer à cette stratégie, en exploitant les énergies renouvelables, à l’instar de l’énergie solaire, outre la valorisation des déchets et l’utilisation des équipements industriels adaptables.
Il a considéré que l’engagement à limiter la densité du carbone est un baromètre pour la mobilisation des investisseurs étrangers.
L’expert en énergie et changements climatiques, Néjib Osmane, a, quant à lui, souligné le besoin impérieux de la contribution de tous les acteurs économiques, dont les entreprises, le secteur privé, les bailleurs de fonds… à l’heure où le secteur public est appelé à jouer un rôle actif pour consacrer la politique climatique, évoquant la portée du secteur de l’énergie dans la réussite de cette tendance.
L’expert a recommandé de mettre en place un programme d’accompagnement aux entreprises, outre la mise en œuvre de législations et d’un appareil institutionnel moderne avec l’incitation des entreprises à contribuer aux efforts pour la réalisation de la neutralité carbone.
Il convient de rappeler que la Tunisie contribue à la pollution de l’air à l’échelle mondiale à près de 0,007%, un taux jugé faible par rapport aux grands pays industriels.
Avec TAP