Aujourd’hui, l’intérêt de la Tunisie est de reconsidérer ses enjeux économiques et diplomatiques. Plus encore, le potentiel de sa position géographique entre les deux rives de la méditerranée d’un côté et entre l’orient et l’occident. Mais pour dresser un état des lieux, nous avons interrogé deux experts l’un dans le monde diplomatique Ahmed Ounaïes et un expert en géopolitique Rafaa Tabib. Et ce en marge de la 61 ème édition des rencontres de Tunis organisée par Konrad Adenauer et Sigma Conseil.
Ahmed Ounaïes, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien diplomate, revient sur les derniers revirements diplomatiques du pays. Il estime qu’il est urgent pour la Tunisie de retrouver sa qualité de partenaire stratégique acquise au lendemain de l’indépendance, et qui était attendu de la Tunisie au lendemain de la révolution.
Quant à Rafaa Tabib, expert en géopolitique s’est prononcé sur le vote de la Tunisie dans la journée du mercredi 12 octobre, contre la Russie pour une résolution condamnant l’annexion qualifiée d’ « illégale ».
Il précise dans ce contexte: « Nous ne sommes pas dans le même sillage que l’Algérie et le Soudan qui se sont abstenus comme pour les 35 pays du monde dont la Chine et l’Inde. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à une configuration assez complexe dans laquelle la Tunisie essaie de préserver au mieux ses intérêts avec la Russie. Tout en respectant les fondamentaux de la diplomatie Tunisienne. A savoir la charte des Nations Unies et la tangibilité des frontières, mais il y a de nouvelles données géopolitiques. Nous assistons à de nouvelles émergences d’une nouvelle structure internationale avec la Chine et la Russie.
Des reconsidérations géopolitiques
Il estime qu’il y a des reconsidérations géopolitiques très importantes et très profondes qui touchent de plus en plus la carte du monde et de la région MENA. Ainsi Rafaa Tabib fait remarquer également que la seule puissance qui tire réellement son épingle du jeu est la Chine »
En somme, les deux intervenants ont mis l’accent sur les questions liées au positionnement géopolitique de la Tunisie dans le bassin méditerranéen. Autrement dit, il faut un processus de changement pour que la Tunisie se positionne comme modèle et référence sur le plan diplomatique et autres…
Car au delà de la diplomatie ayant connu son âge d’or au lendemain de l’indépendance, il faut s’engager dans un nouveau processus qui s’est avéré long et difficile pour la démocratisation de la vie politique.