« Réformer ne veut pas dire renoncer aux acquis« ? C’est ce qu’on peut retenir de l’intervention de Fethi Nouri, invité par Shems FM aujourd’hui pour commenter l’accord de financement entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI). Il a aussi évoqué la crise de carburants et de la pénurie des produits alimentaires.
Fethi Nouri a rappelé que la mauvaise gestion a marqué la crise étouffante de la pénurie des carburants. « Cette crise est la résultante d’une mauvaise gouvernance qui a caractérisé le secteur énergétique. La situation du secteur s’est sérieusement dégradée depuis le mois d’avril 2022. L’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie tunisienne est aussi clair », explique l’universitaire.
Commentant l’accord annoncé samedi dernier entre la Tunisie et le FMI, Fethi Nouri a souligné que le processus des réformes est plus global. « Avec la conclusion de cet accord, la Tunisie a dépassé la phase des négociations pour entamer la phase des réalisations. La Tunisie a remporté la première mi-temps. C’est un pas en avant », ajoute Fethi Nouri.
Toutefois, l’universitaire a souligné que cet accord n’est pas une réussite. Il le considère comme une opération pour financier l’économie tunisienne. « Malheureusement, il facilitera au pays de s’endetter davantage auprès des autres institutions financières internationales », déclare Fethi Nouri.
Communiquer avec le peuple
Pour lui, la deuxième phase consiste à mettre en place les réformes prévues dans le programme présenté par le gouvernement au FMI. Ce programme est très attendu par les partenaires sociaux, notamment l’UGTT. Aussi, les parties politiques doivent présenter leur position par rapport aux réformes.
Aujourd’hui, ajoute Fethi Nouri, le problème en Tunisie, c’est que les gens pensent que la réforme signifie la cession des acquis. « Ce qui n’est pas vrai. Il faut que les spécialistes expliquent aux Tunisiens les réformes proposées par le gouvernement ».
« La réforme de l’économie est possible pour rétablir la confiance. C’est pourquoi le gouvernement doit communiquer avec le peuple. Comment demander au citoyen de changer de comportement alors qu’il méconnaît les vraies raisons de la crise ? », s’interroge M. Nouri.
Au final, l’universitaire a estimé qu’avec la conjoncture internationale actuelle, la préparation du budget 2023 sera une étape pénible. Parce qu’il est aujourd’hui difficile de prévoir un taux croissance pour 2023. Aussi, personne ne peut prévoir jusqu’où iront les prix du brent et les taux de change.