Durant le premier jour du dépôt des candidatures pour les élections législatives anticipées, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a reçu 304 demandes de candidature dont 42 candidatures de femmes. Mohamed Tlili Mansri affirme, dans le même sillage, que l’ISIE examinera ultérieurement ces demandes pour les valider ou les rejeter.
Sur les ondes de Shems FM, l’intervenant déclare également que l’instance est bel et bien surprise par la réception d’un tel nombre, dès le premier jour. Et ce, étant donné que les conditions de candidature ne sont pas aisées à remplir. En effet, il rappelle qu’à l’heure actuelle, 326 000 citoyens ont parrainé des candidats. L’opération de parrainage s’est faite dans les locaux régionaux de l’ISIE et dans les municipalités. « Cet indice montre donc qu’il y aura plusieurs candidatures. Nous nous attendons à ce que la cadence de réception des candidatures enregistre une hausse, notamment durant les derniers jours de la réception des candidatures », poursuit-il.
Cependant, l’intervenant reconnait la difficulté de collecter 400 parrainages pour les candidatures dans les circonscriptions à l’étranger. « Nous n’avons pas trouvé une solution, vu la nature de la loi qui régit les élections législatives. Je suis sûr et certain que collecter des parrainages ne posera aucun problème dans les circonscriptions à l’intérieur de la Tunisie », lance-t-il.
A la question de l’animatrice sur la possibilité d’amendement du décret-loi pour les candidats à l’étranger, M. Tlili Mansri indique que c’est « impossible pour le moment. Parler de l’amendement du décret-loi fait maintenant partie du passé. Suite à la validation du calendrier électoral, il est préférable de ne pas toucher au décret-loi ».
Ainsi, relève-t-il, certaines circonscriptions à l’étranger n’organiseront pas d’élections. Soit à cause de l’absence de candidats; soit parce que la collecte des parrainages sera difficile. Dans ce cas de figure des élections partielles se tiendront après la proclamation des résultats définitifs. Et de rappeler que l’ISIE est une instance consultative. Ainsi, au début de la procédure le choix était de 200 parrainages, mais les choses ont changé par la suite.
A cet égard, le responsable à l’ISIE souligne que la loi a pris en considération le principe de la densité de population et celui de la représentativité.
De même qu’il révèle qu’un certain nombre de personnes ont eu recours à de l’argent pour collecter des parrainages. Mais le Ministère public et les autorités compétentes sont intervenus et des arrestations ont eu lieu. Mohamed Tlili Mansri affirme que ce n’était pas le cas auparavant. D’ailleurs, il appelle les citoyens à informer le Ministère public de toute suspicion de crime électoral.
Le responsable a encore pointé du doigt un certain nombre de conseillers municipaux et quelques maires qui ont mobilisé les ressources de l’Etat pour un candidat. Ainsi, il annonce que dans le gouvernorat de Kairouan, l’instance a détecté la distribution d’argent pour inciter les citoyens à parrainer des candidats. Il s’agit de montant dérisoire de 10 à 20 dinars.
Concernant le financement, il rappelle que le décret-loi a interdit le financement public pour les candidats. Sachant que le même texte affirme qu’aucun parti politique ne doit financer la campagne électorale de son candidat. Le candidat doit financer sa campagne par ses propres ressources, en tant que personne physique. Dans le même contexte, il précise que le texte d’application relatif au plafond du financement n’a pas encore été publié.
Le porte-parole de l’instance affirme que la non-restitution de l’argent de l’Etat servant à financer les campagnes électorales a incité à l’adoption de ce choix. Car, « des personnes se portent candidats rien que pour cette raison. Puis on n’entend même plus parler d’elles. Et même les recettes des finances ont de grands problèmes concernant le recouvrement. Rares sont les candidats qui ont restitué l’argent de l’Etat », affirme-t-il.
Revenant sur les campagnes électorales à travers les réseaux sociaux, l’intervenant confirme l’existence d’une cellule au sein de l’ISIE pour faire l’état des lieux sur ce sujet. Il affirme que l’ISIE a même contacté la direction de Facebook à ce sujet. D’ailleurs, la BCT, la Poste Tunisienne et la Douane, conformément au décret-loi, doivent remettre leurs rapports à l’instance sans pouvoir invoquer le secret professionnel.