Le lancement du projet de jumelage portant sur le renforcement du régime de retraite et de sa gouvernance au profit de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) a eu lieu officiellement mercredi, à Tunis.
Ce projet, financé par l’Union Européenne (UE,) est le fruit d’un partenariat entre la France, la Lituanie et la Tunisie. Le budget mobilisé s’élève à 1 200 000 euros et sera appliqué à travers Expertise France et le Fonds national d’assurance sociale (SoDra) qui y consacreront près de 1300 jours d’expertises déployés en Tunisie au cours des 30 mois que dureront les travaux (1er juillet 2022 – 31 décembre 2024.
Kamel Maddouri, PDG de la CNRPS, a indiqué que ce projet de jumelage repose sur quatre volets principaux. Un premier volet est relatif au cadre légal du système de protection sociale. Afin de proposer des révisions de la politique et du cadre légal de la protection sociale en prenant en compte des expériences et des bonnes pratiques des Etats membres.
Le deuxième volet est lié à la gouvernance de la CNRPS. Et ce, afin d’améliorer la gouvernance et les capacités managériales, techniques et d’organisation de la caisse. Le troisième volet concerne la qualité des services, dans le but d’améliorer la performance et la qualité des services rendus par la CNRPS.
Le quatrième et dernier volet s’occupe de la communication institutionnelle. Et il a pour objectif d’améliorer la visibilité des activités de la CNRPS et sa notoriété.
Afin de mette en place ces quatre volets, une équipe a été formée regroupant des représentants de tous les secteurs intervenants, pour notamment faire le suivi de leur application.
Selon M. Maddouri, ce projet sera concrètement traduit par le développement de moyens de communication au service du citoyen; ainsi que la mise en place d’une plateforme qui facilitera l’accès du citoyen aux services de la CNRPS. Cette plateforme porte aussi sur la numérisation de la majorité des procédures.
Le représentant de la Délégation de l’Union Européenne, Francisco Acosta Soto a estimé que les entreprises des pays concernés par ce projet ont été fortement secouées ces dernières années par les changements climatiques et les guerres, notamment entre l’Ukraine et la Russie.
Plus de quatre milliards de personnes n’ont pas une protection sociale dans le monde
« Ces circonstances ont mis en évidence que les inégalités sociales se creusent. D’où la nécessité de développer des systèmes de protection sociale basés sur la solidarité, l’égalité et l’inclusion qui permettent à toute personne de vivre dignement », a-t-il indiqué.
Selon lui, plus de quatre milliards de personnes n’ont pas une protection sociale dans le monde. « Nous avons de nos jours 20 % de moins de naissance. Ce qui veut dire que dans des années il y aura moins 20 % de contributions et de revenus d’impôt », a-t-il noté.
L’impératif d’un système de protection sociale
« Nous sommes conscients des nombreux défis auxquels la Tunisie doit faire face. Notamment sur le plan socioéconomique et de l’impératif d’un système de protection sociale qui réponde aux attentes des affiliés ». C’est ce qu’indique pour sa part André Parant, ambassadeur de France en Tunisie. En soulignant que le projet sera un vecteur fondamental pour accompagner la transition démocratique en Tunisie.
« Dans toutes nos sociétés, la retraite est la reconnaissance de la société pour les efforts de ceux qui ont contribué à sa construction. C’est l’expression concrète de la solidarité sociale », conclut-il.
Avec TAP