Face aux pénuries dans divers domaines, les Nations Unies veulent promouvoir de nouvelles stratégies de lutte contre la pauvreté. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a déclaré lundi lors de la présentation de son indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) que la pauvreté pouvait être réduite à grande échelle. Cela pourrait aider à enregistrer et à évaluer les « groupes de pénuries ».
Ces profils de pauvreté rendent plus compréhensibles les effets de la privation dans divers domaines de la vie quotidienne et leur interaction. Ils offrent ainsi de nouveaux points de départ.
L’analyse du PNUD et de l’Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) de l’Université d’Oxford en Angleterre examine également la pauvreté en termes: d’accès à l’éducation et à la santé; et de niveaux de vie tels que le logement, l’approvisionnement en eau potable, les installations sanitaires ou le raccordement électrique. « Des faisceaux de pénuries », des schémas récurrents de pauvreté multidimensionnelle ont émergé dans des dizaines de pays à travers le monde, a-t-elle déclaré.
Selon les données du MPI, même sans les effets de la pandémie de Covid-19, et sans les augmentations actuelles des prix du coût de la vie, 1,2 milliard de personnes dans 111 pays vivent dans une pauvreté multidimensionnelle aiguë. C’est presque deux fois plus que lorsque la pauvreté est enregistrée selon la définition actuelle comme vivre avec moins de 1,90 dollar par jour. La majorité de ces personnes, 83 %, vivent en Afrique subsaharienne (près de 579 millions) et en Asie du Sud (385 millions), selon le rapport.
Profiter de la puissance des données et des analyses de pointe
« Avec une récession imminente à l’horizon et 54 pays en développement criblés de dettes, nous voyons des budgets gouvernementaux serrés devenir encore plus serrés ». C’est aussi ce que déclare le directeur du PNUD, Achim Steiner. « Il est donc essentiel d’exploiter la puissance des données et des analyses de pointe pour comprendre où la plus grande différence peut être faite, face à des ressources de plus en plus rares. »
Le co-auteur, Tasneem Mirza, utilise un exemple du Laos pour illustrer l’importance de l’interaction de divers facteurs. Là-bas, les familles qui n’ont pas accès au combustible pour cuisiner ne peuvent souvent pas envoyer leurs enfants à l’école parce qu’elles doivent ramasser du bois de chauffage. « Ainsi, il ne devrait pas suffire de construire une école de village, tant que le problème du carburant n’est pas résolu », souligne Mirza.