Les effets des répliques de la pandémie de COVID-19 et de la crise ukrainienne ont entraîné une hausse des prix des matières premières, une flambée de l’inflation et des changements dans la situation financière mondiale qui ont transformé les capacités commerciales et de production de l’Afrique, selon les derniers chiffres publiés par le Fonds monétaire international (FMI).
Après avoir surperformé lors de sa reprise post-pandémique en 2021, la croissance économique de l’Afrique devrait être à la traîne en 2022. Le FMI, basé à Washington, prévoit que la croissance passera de 4,6 % en 2021 à 3,8 %, car les chocs mondiaux de la guerre en Ukraine ont assombri les perspectives économiques de l’Afrique.
Selon le FMI, les factures d’importation élevées et les prix du carburant continuent de peser sur les bilans budgétaires et extérieurs des pays dépendants des importations « Par conséquent, l’Afrique restera la seule zone économique en développement et le seul marché émergent où les revenus par habitant ne reviendront pas aux niveaux d’avant la pandémie d’ici 2023 », précise-t-il.
Les derniers chiffres du PIB révèlent des disparités de croissance économique entre les nations et les sous-régions d’Afrique. La récente diversification économique a incroyablement protégé l’Afrique de l’Est contre les chocs de la pandémie.
De plus, de solides performances agricoles, des échanges intra-régionaux plus étroits et des dépenses publiques consacrées à des projets d’infrastructure phares ont soutenu le PIB de la région. Par exemple, bien que la pandémie ait gravement ravagé la région sud-africaine, les importantes mesures de relance budgétaire ont aidé la croissance économique de la région à se redresser en 2021.
Pendant ce temps, l’Afrique du Nord a enregistré le rebond économique post-pandémique le plus remarquable, la BAD estimant la croissance de la région en 2021 à 11,7 %. La levée des barrières à l’exportation de pétrole sur la Libye vers la fin de 2020 a considérablement stimulé la croissance de l’Afrique du Nord.
La crise ukrainienne et les sanctions contre la Russie ont aggravés les risques
La crise ukrainienne et les sanctions commerciales qui ont suivi contre la Russie ont accru les balances des risques sur les perspectives commerciales et économiques de l’Afrique. Le conflit a provoqué des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales pour les produits essentiels, notamment le carburant, les engrais et les produits agricoles.
La hausse des prix des produits de base, la montée des pressions inflationnistes et la contraction de la situation financière mondiale ont mis en péril les capacités commerciales et de production de l’Afrique.
De plus, la menace croissante de défaillances souveraines fait peser un grave risque sur la croissance du commerce africain. Ainsi, les perspectives commerciales africaines restent floues, compte tenu du scénario économique mondial difficile.