Khaled Haddad, président de Nordic Machinery, concessionnaire des camions et des machines de chantier Volvo, est désormais le président de la Chambre de commerce tuniso-suédoise. Dans une interview exclusive accordée à L’Economiste Maghrébin, il revient sur les priorités et les objectifs de la Chambre tuniso-suédoise.
Créée officiellement en octobre 2017, elle a entamé son activité en 2018. Sur le plan juridique, c’est une association établie dans le cadre du décret-loi de 2011 relatif aux associations. Khaled Haddad précise également qu’il s’agit d’une société d’hommes d’affaires propriétaires et/ou dirigeants de filiales suédoises en Tunisie ou de sociétés à participation mixte ou encore ayant des relations commerciales avec la Suède.
Khaled Haddad souligne que les plus grandes entreprises suédoises sont présentes ou représentées en Tunisie, c’est ainsi que ABB, Autoliv, AstraZeneca, Ericsson, Flokk, Kinnarps, Lindex, Oriflame, Volvo, Scania, Tetrapak et Transcom sont actives en Tunisie. Elles impactent aussi bien les investissements que l’emploi. A titre d’exemple, Autoliv a plus de 4.000 collaborateurs, Oriflame plus de 20.000 et Transcom plus de 2.000. Elles impactent aussi les investissements, le dernier en date étant une nouvelle usine de Autoliv de 86 millions de dinars à El-Fahs qui sera inaugurée avant la fin de l’année.
Répondant à notre question sur les propositions de la Chambre, notre interlocuteur précise tout d’abord: « Nous avons ouvert la porte du bureau exécutif à un maximum de candidats. Celui-ci comprend actuellement dix membres représentant l’essentiel du courant d’affaires tuniso-suédois, à qui sont confiées des missions spécifiques, pour un travail de groupe’’. La Chambre agira à travers des rencontres, des colloques, des séminaires et des visites thématiques impliquant les experts et les responsables idoines, en présentiel et à distance.
Depuis sa création, la Chambre a organisé cinq colloques, en dépit des deux années de pandémie. L’un de ses colloques portait sur le « Global Deal » auquel l’UGTT était invitée, ainsi que la confédération syndicale suédoise et plusieurs autres parties pour travailler sur le dialogue social. « La partie suédoise a donc pu exposer son expérience dans ce domaine. Sachant que le dialogue social est érigé en principe en Suède’’.
En effet, M. Haddad confirme que l’expérience du dialogue social en Suède est très développée. Elle se base sur des études sérieuses, sur tout ce qui est logique et raisonnable. Avec comme objectifs la croissance économique et la création d’emplois.
Il estime que « la relation entre patrons et travailleurs ne devraient pas être conflictuelles, car l’entreprise est le lieu de création de la richesse et les deux parties ont en fait les mêmes objectifs, soit l’amélioration du pouvoir d’achat, la stabilité de l’emploi et la pérennité de l’entreprise’’.
Il annonce en outre que le nouveau bureau exécutif est déjà en train de préparer son programme d’action pour l’année 2023, lequel s’articulera autour d’un certain nombre d’objectifs.
Ainsi, parmi ces objectifs, M. Haddad relève l’augmentation du volume d’affaires entre la Tunisie et la Suède, dans les deux sens. La Chambre fera tout pour promouvoir l’idée d’un mécanisme de financement suédois de nature à alléger la pression sur la balance des paiements tunisienne, tout en permettant aux acteurs économiques de profiter de produits suédois de qualité. « Nous voudrions examiner les possibilités avec des banques et institutions financières suédoises, mais aussi avec les organismes de promotion des exportations suédoises ainsi qu’avec le ministère des Finances tunisien’’, poursuit-il.
En outre, « nous voulons participer à l’augmentation du volume des exportations tunisiennes vers la Suède. Notre objectif est d’être une adresse vers laquelle les entreprises tunisiennes peuvent se tourner quand elles recherchent une aide pour accéder au marché suédois ».
« Le développement des échanges entre les pays est une œuvre commune, notre Chambre fera tout pour contribuer, à son niveau et avec ses moyens, à l’essor de la coopération tuniso-suédoise en travaillant en étroite collaboration avec les autorités publiques, l’ambassade de Tunisie à Stockholm, l’ambassade de Suède à Tunis et les organismes comme le CEPEX, la FIPA, etc. », étaye-t-il.
De plus, la Chambre ne se limite pas uniquement aux questions économiques. Elle braque aussi la lumière sur d’autres sujets. A cet égard, elle a organisé un colloque sur la sécurité routière. Et de rappeler que le Suède ambitionne de réaliser l’objectif de zéro mort sur les routes. Dans le cadre de ce colloque, l’expérience suédoise en la matière a été présentée par le biais de l’autorité suédoise du transport et l’Association tunisienne de sécurité routière.
« La participation de toutes les parties est nécessaire pour soutenir la Tunisie et pour tout ce qui est tuniso-suédois. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. Et l’action des membres de la Chambre s’inscrit dans le cadre de cet effort global pour faire avancer le pays », conclut-il.