Les magistrats révoqués en vertu du décret présidentiel n°516 ont exprimé leur indignation devant le « refus », jusqu’à présent, des institutions de l’Etat de mettre en œuvre les décisions du Tribunal administratif portant sursis à exécution de la révocation de 49 magistrats.
«Le ministère de la Justice exerce des pratiques de rétorsion sans précédent à l’encontre des magistrats révoqués», fustigent les juges dans une déclaration publiée vendredi.
En outre, ils ont rappelé que le département de la Justice avait engagé à leur encontre des poursuites judiciaires en se basant sur des dossiers truqués et des dénonciations mensongères en vue de «légitimer» les décisions de révocation et bloquer les décisions du Tribunal administratif.
A cet effet, les magistrats, qui ont signé la déclaration, ont décidé de former un comité de défense. Ce comité réunit des avocats et des juristes. Il sera chargé du suivi des affaires pénales contre les magistrats concernés par la révocation et qui sont «montées de toutes pièces», lit-on dans la déclaration.
Outre les magistrats révoqués, la déclaration a été signée par Youssef Bouzakher en qualité de coordinateur du groupe de travail chargé du suivi du dossier des révocations.
Pour rappel, le 1er juin dernier, le président de la République Kaïs Saïed avait annoncé, lors d’un conseil ministériel, la révocation de 57 juges qu’il accuse «de corruption et de divers crimes et délits».
Figurent sur la liste des magistrats révoqués, l’ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, l’ancien premier président de la Cour de cassation, Taïeb Rached, et le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi.
Le 9 août dernier, le Tribunal administratif a ordonné le sursis à exécution de certaines décisions de révocation après clôture de l’enquête.
Avec TAP