« Il y a dix ans, la Tunisie figurait dans le peloton de tête des fournisseurs de l’UE. Comme le Maroc, ce pays est injustement discriminé par la Commission européenne en matière de réglementation douanière. Commission qui manifestement semble préférer avantager des concurrents comme la Turquie, le Bangladesh, le Myanmar ou le Cambodge ». C’est ce que fait observer Jean-François Limantour, Président d’Evalliance, dans sa dernière analyse sur les importations d’habillement de l’Union européenne des huit premiers mois de 2022 comparées à la même période de 2019.
« Les importations européennes d’habillement n’ont progressé que de 17,3 % en valeur dont 16,3 % au titre de l’augmentation des prix. Ce qui signifie qu’en volume, la progression n’a été que de 1 % (+0,32 % par an en moyenne) », souligne J.F Limantour. Dixième fournisseur de l’UE, la Tunisie a vu sa part dans les importations européennes d’habillement tomber de 2,5 % à 2,4 % entre 2019 et 2022.
« Comprenne qui pourra! Au-delà de cette question et plus fondamentalement, on lira avec intérêt le dernier rapport du FMI pour comprendre que le principal problème de la Tunisie est sa situation socio-politique « complexe » née de la révolution du Jasmin ». C’est ce qu’ajoute Jean-François Limantour, dans sa note intitulée « Faux boom des importations européennes d’habillement ».
Dans son analyse, M. Limantour note que « le Maroc, huitième fournisseur de l’UE, a vu sa part tomber de 3,4 % à 3,2 % entre août 2019 et août 2022. Ce fournisseur qui excelle en fast fashion, en particulier en prêt-à-porter féminin, subit notamment la concurrence directe de la Turquie, mais aussi du Portugal sur les marchés européens; y compris en Espagne qui lui est pourtant géographiquement toute proche ».