« Entre septembre et octobre 2022, trois firmes pharmaceutiques internationales spécialisées dans les médicaments, traitant les maladies chroniques et les cancers, ont décidé d’arrêter leurs activités en Tunisie ». C’est ce qu’a fait savoir, vendredi, Amine Zaghdoudi, président du Syndicat des entreprises pharmaceutiques innovantes et de recherche (Sephire).
Il estime que « le départ de ces firmes mettra la Tunisie dans une situation extrêmement difficile, notamment en ce qui concerne la possibilité de bénéficier de prix préférentiels pour l’acquisition des médicaments innovants ». Tout en soulignant que d’autres entreprises menacent aussi de quitter la Tunisie dans les semaines à venir.
Selon Zaghdoudi, le secteur du médicament en Tunisie connaît actuellement une crise profonde qui pourrait s’accentuer en 2023 si des mesures urgentes n’étaient pas prises pour encourager les firmes internationales à poursuivre leurs activités en Tunisie.
« 50% des médicaments utilisés en Tunisie sont fournis par les entreprises pharmaceutiques internationales actives dans le pays dont le nombre s’élève à une vingtaine », a-t-il ajouté.
La Pharmacie centrale n’a pas pu s’acquitter de ses dettes
Zaghdoudi a fait remarquer que la crise du secteur des médicaments en Tunisie a commencé en 2016 quand la Pharmacie centrale n’a pas pu s’acquitter de ses dettes envers les entreprises étrangères. Elle a enregistré des retards de paiement allant jusqu’à 14 mois. Ce qui a accumulé ses dettes à 700 MD.
De son côté, le président de la Chambre nationale de l’industrie pharmaceutique (CNIP), Tarek Hammami, a souligné que les entreprises étrangères se plaignent également de la lenteur des procédures d’enregistrement et d’obtention de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) qui peut durer, selon lui, plusieurs années.
Dans ce contexte, il a souligné l’importance d’ouvrir un débat sur la crise du secteur du médicament et d’y associer tous les intervenants. Et ce, pour trouver des solutions notamment à la crise financière de la Pharmacie centrale.
Il a, par ailleurs, appelé à la levée de la compensation pour certains médicaments à prix réduits, l’autorisation de la fabrication de ces médicaments par les entreprises locales, la révision des prix d’autres médicaments et la mise en œuvre de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’objectif étant de réduire les délais d’obtention des AMM sur le marché local.
Avec TAP