La Tunisie vient d’accueillir, les 25, 26 et 27 octobre, l’Académie d’automne 2022 du Réseau euro-méditerranéen de la garantie (EMGN). Objectif: traiter de la question « Les institutions et les programmes de garantie en période difficile : adaptations et transformations ».
Le quartier du Lac 2, dans les environs de Tunis, a ajouté les 25, 26 et 27 octobre 2022 quelques drapeaux à ses couleurs pour accueillir l’Académie d’automne 2022 du EMGN. Avec pour maître d’œuvre la Société tunisienne de garantie (Sotugar), l’Institut européen de la Méditerranée (IEMED) et l’Association des économistes euro-méditerranéens (EMEA) avec le soutien de la GIZ (Agence allemande de coopération internationale pour le développement).
Avec un thème principal : « Les institutions et les programmes de garantie en période difficile : adaptations et transformations ». Un événement qui a attiré quelque 30 participants des institutions et des programmes de garantie de l’Egypte, du Maroc, de la Jordanie, de l’Algérie, du Liban, du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Palestine et de la Tunisie.
Des difficultés multiformes
Une rencontre qui n’a pas manqué de traiter donc la garantie à l’heure des crises. A commencer par la pandémie du coronavirus. Cette crise sanitaire a dominé les années 2020 et 2021 et celle de la guerre d’Ukraine qui a pris la relève. Avec leur lot de difficultés multiformes pour les entreprises et notamment les TPME.
La rencontre n’a pas manqué, à ce propos, de faire le tour de nombre d’expériences en matière de garantie, un outil d’importance par les temps qui courent pour « couvrir le risque de crédit lors d’opérations financières dans le cas où le bénéficiaire de ce dernier ne pourrait pas satisfaire ses obligations de paiement ».
Efficacité et simplicité
Avec en bonne place l’expérience de la Société tunisienne de garantie (Sotugar), « une société tunisienne anonyme d’intérêt public venant renforcer l’ensemble des mécanismes mis en place pour le développement et la promotion des PME durant les phases les plus décisives de leurs cycles de vie (création, extension, restructuration) ».
Face aux crises, la Sotugar a mis en place le mécanisme »Dhamen Express » qui a fait notamment, en mars 2022, l’objet de conventions signées avec des banques de la place. Un mécanisme qui « permet de relancer l’activité de financement de soutien aux entreprises et aux professionnels après l’épisode Covid ». Il vient aussi « relayer les mécanismes Soutien et appui à la résilience des entreprises (SARE) compte tenu de l’impact attendu et de l’efficacité et la simplicité qu’il présente ».
Une progression de 35%
Au centre des débats également l’expérience marocaine de « Tamwilkom ». Une « institution financière publique régie par la loi bancaire. Elle représente l’intervenant unique de l’Etat en matière de garantie publique des financements ». Celle-ci est intervenue fortement au cours des années précédentes pour se porter au secours des entreprises marocaines. Les engagements des différents produits mis en place ont été de l’ordre de 24,9 milliards de dirhams marocains (environ 7,4 milliards de dinars) en 2021. Soit une progression de 35% par rapport à l’année 2019.
Une garantie en berne
La digitalisation des mécanismes de garantie a été, par ailleurs, au centre de nombre d’intérêts de l’Académie d’automne 2022 du EMGN.
Au Maroc, la mise en place de « Fin-Créa » a été dans ce sens évoquée : « Une plateforme, validée et soutenue par les banques partenaires, dédiée à la mise en relation des porteurs de projets avec les banques. Il s’agit d’ « un guichet 100% digital et gratuit. Il est destiné exclusivement aux TPE de moins d’un an accédant au financement bancaire et sollicitant un crédit d’investissement ».
La crise a pris une ampleur particulière au Liban, dont le vécu est largement affecté par une crise financière sans précédent. De ce fait, le secteur de la garantie est en berne. Les avoirs ont été gelés dans le pays du Cèdre. L’investissement est quasi inexistant au vu des mesures restrictives initiées dans le secteur financier.