Avec l’arrivée du froid, la question qui se pose le plus est : où en est-on avec la pandémie de Covid-19 ? Les interrogations portent sur la recrudescence des cas et sur la direction que nous pourrons prendre si une autre vague se confirme dans un proche avenir. Face à ces nombreuses questions, les instances sanitaires internationales restent prudentes et n’écartent pas le risque d’une reprise de la pandémie.
C’est le cas de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a déclaré avoir maintenu son niveau d’alerte maximale dans la crise de Covid-19, soulignant que la pandémie « nous a déjà surpris et pourrait très bien encore le faire ». La question d’une éventuelle levée de l’alerte a été discutée lors d’une réunion du comité d’urgence de l’OMS, mais la prudence l’a emporté. Les experts ont statué sur cette question, considérant que la pandémie constitue jusqu’à présent une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
« Le virus continue d’évoluer »
Ce niveau d’alerte n’a jamais été abaissé depuis 2020, date à laquelle la pandémie de Covid-19 a été classifiée urgence de santé publique de portée internationale. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné qu’à l’heure actuelle, de nombreuses questions restent en suspens et qu’avec cette part d’inconnue, le mieux est de rester sur ses gardes, affirmant que : « le virus continue d’évoluer et qu’il reste de nombreux risques et incertitudes ».
Hormis la possibilité d’un nouveau tournant qu’elle pourrait prendre, la pandémie de Covid-19 fait craindre également une crise d’un autre genre. Le Covid-19 peut revêtir plusieurs formes dont le Covid long qui se distingue par un grand nombre de symptômes comme la fatigue, un essoufflement et des dysfonctionnements cognitifs sur le moyen ou le long terme. Cette forme toucherait, selon les estimations de l’OMS, 10% à 20% des personnes ayant contracté le Covid-19. Compte tenu du handicap qu’il engendre et des situations de difficulté dans lesquelles sont les personnes atteintes de Covid long, le directeur de l’OMS estime que : « l’impact du Covid long dans tous les pays est très sérieux et nécessite des actions immédiates ». Certains spécialistes vont jusqu’à qualifier cette situation de pandémie parallèle.
Il affirme par ailleurs que « le Covid long vient alourdir la charge qui pèse sur les personnels de santé et sur l’ensemble du système de santé », et cela est d’autant plus compliqué dans un contexte où « les sociétés mondiales ont déjà perdu un trop grand nombre de leurs actifs, décédés, épuisés ou retraités prématurément pour cause d’invalidité longue durée. Voilà qui, au-delà des conséquences sur les systèmes de santé, est un grave coup porté à l’ensemble de l’économie ». Les scientifiques parlent d’une forme longue de Covid-19 lorsque les symptômes durent plus de trois mois après les premiers signes de l’infection. Quant à la durée de la maladie, les connaissances actuelles ne permettent pas d’avancer de chiffres précis et certains spécialistes évoquent la possibilité que certaines personnes soient affectées toute leur vie. Cette forme particulière de Covid est souvent décrite comme un « sentiment de brouillard cérébral post-Covid, une grosse fatigue et un manque de tolérance à l’exercice ».
Par ailleurs, en l’absence d’un traitement approprié, les personnes atteintes d’une forme longue de Covid-19 se trouvent lourdement pénalisées, la communauté scientifique n’a d’autre choix que d’intensifier sérieusement la recherche sur la maladie et d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes atteintes d’une forme longue.
Un type de Covid peut en cacher un autre. Pour cette raison, le mieux est de s’en protéger.
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 855 du 26 octobre au 9 novembre 2022