Le Forum Ibn Khaldoun pour le développement vient de publier son bulletin de conjoncture relatif au troisième trimestre 2022.
Dans la partie relative à l’exécution du budget de l’Etat 2022, le think tank a commenté l’accord de principe conclu entre le gouvernement tunisien et le FMI, au niveau des services, sur les politiques des réformes économiques. Le Forum Ibn Khaldoun pour le développement a rappelé que la partie tunisienne devra adopter une loi de finances complémentaire pour 2022 et la loi de finances pour l’année 2023.
« De même, un consensus devra être réuni entre les différentes parties sur le détail des réformes convenues avec le FMI. Ce qui ne semble pas assuré notamment en ce qui concerne la compensation et les entreprises publiques », ajoute le think tank.
Il estime que le déblocage de la première tranche avec le FMI semble difficile à obtenir avant le début de 2023. « Mais les progrès réalisés dans les négociations avec le FMI peuvent contribuer à mobiliser des ressources au niveau bilatéral et multilatéral. Il importe dans ce cadre d’entamer rapidement les démarches pour l’engagement de ces ressources », souligne le Forum Ibn Khaldoun pour le développement.
Stimuler l’investissement
Au niveau des équilibres macroéconomiques, le Forum note que la Tunisie subit l’effet des perturbations au niveau du commerce extérieur occasionnées par la guerre de la Russie en Ukraine et du ralentissement généralisé de la croissance de l’économie mondiale qui en résulte.
Le groupe de réflexion a, aussi, souligné que l’investissement continue à être déprimé. Ce qui rend difficile une reprise de la croissance permettant de retrouver le niveau du PIB d’avant la crise du Covid-19, avec des pressions continues au niveau du budget de l’Etat, des tensions inflationnistes. Celles-ci sont de nature à accentuer les tensions sociales et l’explosion de la dette qui limite considérablement la marge de manœuvre pour toute intervention pour relancer la croissance.
Le Forum Ibn Khaldoun estime aussi que la plus grande priorité, c’est la stimulation de l’investissement, principal moteur de la croissance. Cela requiert la mise en œuvre de grandes réformes et des restructurations susceptibles de corriger les distorsions et libérer les énergies pour favoriser une relance sur des bases durables et inclusives.
Au niveau social, il importe de mettre en œuvre des programmes d’accompagnement sous forme notamment de mise en place de filets sociaux pour ceux qui perdent à court terme leur emploi ainsi que de renforcement des programmes de soutien en faveur des familles nécessiteuses.
Compte tenu du contexte politique et social actuel, il est primordial, selon le think tank, d’engager un dialogue national sur les grandes réformes et les restructurations et sur leur calendrier de réalisation. Et ce, afin de réunir les conditions de mise en œuvre et de succès.