Des avoirs en devises qui ne couvrent plus que 100 jours d’importations ont déjà lancé une polémique en Tunisie. En valeur absolue, les indicateurs de la Banque centrale de Tunisie affichent des réserves de 22 326 MTND à la date du 9 novembre 2022.
Si la baisse est inquiétante, le mouvement n’est pas correctement interprété. Fin 2021, nos avoirs en devises s’élevaient à 23 313 MTND. Ce qui permet de couvrir 133 jours d’importations. Cela implique deux conclusions :
La première est que la baisse de nos réserves est certaine, avec une érosion de 987 MTND.
Avec le déficit commercial record en 2022, la hausse du dollar et les difficultés d’accès aux financements extérieurs, nous pouvons confirmer que les autorités monétaires peuvent se féliciter d’avoir pu limiter les dégâts à ce niveau.
La seconde est que les importations quotidiennes moyennes sont de 223,2 MTND en 2022; contre 175,3 MTND au cours de 2021.
Autrement dit, si nous avons pu garder stable le coût journalier de nos importations, nous aurions pu avoir une couverture de 127 jours à la date d’hier.
Il ne faut donc pas s’alarmer. Toutefois, il faut veiller à mobiliser un maximum de recette en devises durant les semaines à venir. Surtout durant la période avant l’encaissement de la première tranche du crédit FMI.
Nous avons une échéance de près de 550 MTND au cours de décembre (remboursement d’un prêt de 25 milliards de yen), qui va nous coûter deux jours d’importations.
La rationalisation de nos achats extérieurs est vue comme une solution. Elle n’est pas le bon remède.
La vraie thérapie pour l’économie tunisienne est le renforcement des exportations. Mais elle est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre que les choix actuels.