La Banque Mondiale vient de lancer son rapport « Diagnostic systématique pour la Tunisie (Tunisie SCD). Il s’intitule « Réhabiliter la confiance et répondre aux aspirations des citoyens – Pour une Tunisie plus prospère et inclusive« . Ainsi, il dresse le bilan de la décennie écoulée. Durant laquelle le pays évoluait sur une trajectoire jalonnée d’instabilité et d’incertitude, sur fond de mouvements contestataires. Un système régit par la tractation et qui peine à répondre aux aspirations de la révolution a été mis en place.
Le rapport mentionne que l’actuel changement politique et constitutionnel survenait au moment où le pays traversait de graves difficultés économiques . Lesquelles appellent à l’engagement de réformes urgentes. Ainsi, le mélange d’immobilisme, d’exclusion et de stagnation économique a réduit la confiance dans les institutions politiques. La performance économique de la Tunisie s’est dégradée tout au long des dix dernières années, donnant lieu à une décennie de perte de croissance.
Un sentiment de frustration et d’attente non satisfaites
« Economiquement vacillante, la Tunisie est désormais de moins en moins apte à répondre aux aspirations de ses citoyens et à leur offrir de meilleurs emplois, comparativement à la période antérieure à la Révolution », lit-on dans le rapport.
La Tunisie est parvenue à réduire la pauvreté à travers l’élargissement des transferts sociaux. Toutefois, le rapport mentionne que l’analyse tendancielle montre que l’assistance sociale et l’Etat-providence ne suffisent pas à lutter contre les vulnérabilités socio-économiques en l’absence d’une croissance soutenue et de mesures favorables à la création d’emplois.
Les entreprises publiques, la fonction publique, les pouvoirs et les systèmes décisionnels n’ont pas pu renforcer et améliorer les capacités de l’Etat. Les auteurs du rapport estiment aussi que la corruption s’est démocratisée depuis la Révolution.
Alors, tous ces facteurs ont contribué au recul de la confiance, faisant place à un sentiment de frustration et d’attente non satisfaites.
Voies à suivre pour la reconstruction et la réalisation des aspirations des citoyens
Le rapport DSP propose quatre voies à suivre pour la reconstruction et la réalisation des aspirations des citoyens. Les deux premières voies proposées mettent l’accent sur la nature centralisée du compromis politique et les implications qui sont les siennes sur les résultats de développement. Le rapport accorde aussi la priorité à deux autres voies estimées, elles aussi, essentielles à la satisfaction des aspirations des citoyens : faire évoluer l’économie vers une croissance tirée par la productivité et renforcer l’inclusion.
Le rapport postule que le rétablissement de la confiance et la satisfaction des aspirations des citoyens tournent nécessairement autour de deux principaux axes : la mobilisation du pouvoir des voix citoyennes et la mise en place d’institutions plus inclusives.
Ce rapport suggère aussi des voies propices à la satisfaction des aspirations des citoyens. A savoir la nécessité de faire évoluer l’économie vers une croissance tirée par la productivité et le renforcement de l’inclusion.
Priorités stratégiques
Au final, le personnel de la Banque mondiale a dressé une liste des voies de réflexion ventilées selon l’espace politique, la faisabilité et l’impact. Ces réflexions s’organisent autour de priorités stratégiques réparties sur les voies propices ci-dessus mentionnées.
Les priorités stratégiques concernent la nécessité de :
- L’amélioration de la contestabilité des marchés / la concurrence;
- L’évolution vers une croissance tirée par le secteur privé dans les régions défavorisées;
- S’assurer de finances publiques viables;
- L’amélioration de la participation des femmes au marché du travail;
- L’amélioration des possibilités d’apprentissage et de développement des compétences dans les régions défavorisées;
- Une amélioration de l’accès aux services de qualité.