Selon le rapport canadien « Ming Pao » publié vendredi, le Canada ajoutera 1,45 million d’immigrants au cours des trois prochaines années. Ce qui, selon le gouvernement fédéral, stimulera l’économie. Mais cela a également suscité de l’anxiété à propos de la crise du logement. Les experts disent que les nouveaux arrivants n’affecteront pas les prix des maisons, mais exerceront une pression sur le marché locatif.
Paul Askett, vice-président de la fabrication à l’usine Brockport Home Systems d’Etobicoke, à Toronto, déclare qu’il n’y avait pas assez de travailleurs pour assembler les murs et les planchers préfabriqués. Tout en précisant que l’atelier d’assemblage manquait généralement d’environ 10 % de personnel. « C’est définitivement une énorme difficulté, a-t-il dit. La pandémie a tout changé. Il y a environ 1 million de postes vacants à travers le Canada, en particulier dans l’industrie de la construction.
L’expert en fiscalité foncière de Vancouver, Paul Sullivan, souligne pour sa part que le Canada devait mieux planifier l’avenir. Cela stimulera à la fois l’économie touchée et assurera un logement et des services adéquats aux nouveaux arrivants. « Nous construisons environ 265 000 maisons par an. Mais nous accueillons 500 000 immigrants par an et nous sommes déjà en pénurie », relève-t-il.
Par ailleurs, Murtaza Haider, directeur de l’Institut d’analyse urbaine de la Toronto Metropolitan University, a examiné les données sur l’immigration et l’immobilier au Canada. Et des recherches antérieures ont suggéré que les programmes fédéraux ajoutent environ 150 000 à 200 000 immigrants par an. Il estime que la plupart des nouveaux arrivants n’ont pas suffisamment d’économies pour acheter une maison, ils n’auront aucun impact sur les prix des maisons. Mais ils exerceront une pression sur le marché locatif.
Enfin, M. Haider note que si 500 000 immigrants arrivaient en 2023 et 2024, cela exercerait une pression sur les logements occupés par leur propriétaire en 2026 et 2027.