La Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux (FTDJ) vient de dénoncer, via un communiqué officiel l’audition de Nizar Bahloul, directeur du site Businessnews. Et ce pour la publication d’un article d’analyse intitulé « Najla Bouden, une gentille woman », publié le 10 novembre.
Il convient de noter que que l’origine de cette audition émane d’une plainte déposée, par la ministre de la Justice au nom de la Cheffe du gouvernement, sur la base du décret 54.
Que dit le décret 54?
« Art. 24 – Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systèmes et réseaux d’information et de communication en vue de produire, répandre, diffuser, ou envoyer, ou rédiger de fausses nouvelles, de fausses données, des rumeurs, des documents faux ou falsifiés ou faussement attribués à autrui dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou porter préjudice à la sureté publique ou à la défense nationale ou de semer la terreur parmi la population.
Est passible des mêmes peines encourues au premier alinéa toute personne qui procède à l’utilisation de systèmes d’information en vue de publier ou de diffuser des nouvelles ou des documents faux ou falsifiés ou des informations contenant des données à caractère personnel, ou attribution de données infondées visant à diffamer les autres, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement, d’inciter à des agressions contre eux ou d’inciter au discours de haine.
Les peines prévues sont portées au double si la personne visée est un agent public ou assimilé. »
Par ailleurs, la FTDJ considère que cette pratique porte atteinte à la liberté d’expression et à celle de la presse.
La FTDJ annonce son soutien absolu à Nizar Bahloul ainsi qu’à tous les médias contre toute mesure arbitraire qui pourrait les affecter.
Par ailleurs, la FTDJ, dénonce fermement ces pratiques. Tout en revendiquant des garanties juridiques pour les directeurs des journaux et les journalistes. Mais aussi le droit des Tunisiens à l’information, loin de toutes formes de pressions qui peuvent affecter les journalistes à s’exprimer librement.
Et pour finir, la Fédération a souligné que seul le décret 115 de 2011 doit être appliqué aux journalistes opérant dans la presse écrite et électronique et non le décret 54.