L’Union européenne a introduit récemment certaines mesures pour atténuer l’impact des augmentations des prix des engrais. Avec notamment l’augmentation des subventions aux agriculteurs, l’importation de plus de types de produits et le marché plus transparent. Ces mesures interviennent dans un contexte de crise énergétique et de turbulences sur les marchés causées par la guerre en Ukraine.
Les prix des engrais composés, qui contiennent des ingrédients tels que l’azote, le phosphore et le potassium, ont grimpé en flèche. Et ce, en raison de l’interruption des approvisionnements en provenance de Russie.
En effet, notons que la Russie était à l’origine le plus grand exportateur mondial d’engrais composés. Le prix du gaz naturel, qui est la principale matière première pour la production d’engrais, continuait dans le même temps d’augmenter.
Dans un long rapport, la Commission européenne note : « Les agriculteurs paient trois à cinq fois plus pour les engrais que les années précédentes. »
En conséquence, avertit l’UE, « les agriculteurs achètent et utilisent moins d’engrais. Ce qui pourrait avoir un impact direct sur les récoltes futures et la qualité des récoltes. Et cela pourrait encore exacerber les hausses des prix alimentaires ».
L’UE propose donc qu’une partie de sa réserve de réponse à la crise soit allouée en 2023; et ce, pour aider les agriculteurs les plus touchés. Elle s’élève à un montant total de 450 millions d’euros.
Par ailleurs, le rapport indique qu’en septembre de cette année, l’Union européenne a suggéré que les pays annulent les droits d’importation sur l’ammoniac et l’azote (matières premières essentielles pour la production d’engrais chimiques), dans l’espoir d’aider les fabricants d’engrais à réduire les coûts et les prix de vente.
À l’approche de l’hiver, l’UE a appelé les pays à trouver des moyens de fournir aux producteurs d’engrais un « accès ininterrompu au gaz naturel ».
Création d’un « mécanisme d’observation »
Le rapport indique que l’Union européenne espère renforcer la transparence du marché. Ainsi, elle lancera l’année prochaine un « mécanisme d’observation ». Il permettra de collecter des statistiques sur les stocks, les prix et les données de transaction des engrais chimiques dans divers pays.
Dans le même temps, l’UE tente toujours de diversifier l’approvisionnement en engrais. « Oman, le Turkménistan et le Qatar ont été identifiés comme des sources alternatives d’engrais azotés à la Russie et à la Biélorussie ». C’est également ce qu’indique le rapport de l’UE.
En outre, les importations d’engrais en provenance d’Égypte et d’Algérie ont considérablement augmenté.
Enfin, la Commission européenne promeut l’utilisation d’engrais organiques. Tout en promettant de lancer un « Plan d’action pour la gestion intégrée des nutriments », en 2023.