L’inflation alourdit encore le pouvoir d’achat en Algérie, déjà épuisé par la baisse du dinar algérien.
Au cours du mois d’octobre, le taux d’inflation était l’un des taux les plus élevés que le pays ait jamais connu. En effet, il atteignait 9,6 %, selon le chiffre du Bureau algérien des statistiques; contre 7,23 % à la même période l’an dernier. Alors que le gouvernement prévoyait un taux de 5,5 % dans le budget de l’Algérie, pour l’année en cours.
En outre, les économistes s’attendent à ce que l’inflation poursuive sa tendance à la hausse. En atteignant un taux à deux chiffres en 2023, avec la poursuite de l’effondrement du dinar. D’ailleurs, ils avertissent des répercussions de cette situation en Algérie sur les moyens de subsistance des citoyens et sur l’économie. Et ce, même si le gouvernement prévoit de stabiliser la croissance à 3,1 % à la fin de l’année en cours.
Ainsi, le ministre algérien des Finances, Abderrahman Raouia, s’exprimait récemment, par communiqués de presse. Il indique que le dinar a perdu environ 11 % de sa valeur face au dollar américain et 21 % face à l’euro. Et ce, du fait du flottement de la Banque d’Algérie face à la monnaie locale; pour absorber une partie de l’inflation laissée par le processus d’impression monétaire. Le gouvernement algérien y ayant recours depuis la fin de l’année dernière pour combler le déficit du Trésor public.
Un pouvoir d’achat diminué de moitié
Par ailleurs, en l’absence de contrôle sur les marchés en Algérie, le citoyen reste le seul à payer les factures. D’autant plus que le projet de loi de finances générale pour l’année à venir, qui devrait être approuvé par le Parlement, ne prévoit ni augmentations salariales ni coupes d’impôts.
A cet égard, à chaque hausse de l’inflation, des polémiques surgissent en Algérie sur le pouvoir d’achat des Algériens. Depuis le début de la crise pétrolière à la mi-2014, les poches des citoyens ont été soumises à de nombreuses épreuves et pressions. Et ce, que ce soit par la hausse des impôts et des prix de l’énergie, que des matières de grande consommation. Ou encore à cause de la dévaluation du dinar de près d’un tiers depuis 2014.
Au final, l’expert économique Jamel Noureddine confiait aux médias que « ce qu’un citoyen achetait pour 600 dinars algériens en 2021 s’achète pour 1 200 dinars aujourd’hui. Et donc le pouvoir d’achat a perdu près de la moitié de sa capacité, ce qui est dangereux ».