« Malgré les défis que peuvent présenter l’environnement encore instable et la situation d’insécurité en Libye, la Tunisie pourrait, non seulement, reprendre sa place commerciale dans ce pays mais aussi l’améliorer ». C’est ce qui ressort d’une étude élaborée par Raoudha Hadhri sur le thème « Les potentialités commerciales en Libye : un enjeu majeur pour la Tunisie ». L’étude a été publiée aujourd’hui par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).
L’objectif de cette étude étant d’analyser les potentialités d’exportation de la Tunisie vers la Libye. La première partie a été consacrée à l’appréciation du dynamisme de la demande libyenne et sa complémentarité avec le marché tunisien.
La deuxième partie a traité les caractéristiques des échanges extérieurs de la Tunisie avec ce pays. Enfin, la troisième partie a été réservée aux performances compétitives des exportations tunisiennes vers la Libye.
En 2022, le niveau des échanges commerciaux de la Tunisie avec la Libye a commencé à s’améliorer. A fin octobre 2022, le solde de la balance commerciale de la Tunisie avec la Libye a enregistré un excédent de 1485,9 millions de dinars. Au terme des dix premiers mois de l’année en cours, les exportations tunisiennes vers la Libye ont augmenté de 43,6%.
Toutefois, la Libye demeure, selon l’étude, un marché insuffisamment exploité par les exportateurs tunisiens. Ces derniers devraient en effet fournir plus d’effort. Et ce, pour affronter la concurrence de certains pays qui n’ont cessé d’émerger comme la Chine et la Turquie.
Cette même étude montre aussi que la Tunisie dispose d’une grande marge de progression pour consolider sa part d’exportation pour plusieurs produits comme les produits pharmaceutiques et les conserves animales vers ce marché.
Notons que ce potentiel d’exportation est aussi valable pour le secteur des vêtements de confection et de bonneterie dont les parts de marché sur la Libye demeurent faibles.
Les marges de progression existent toujours
En effet et compte tenu des opportunités offertes par ce marché et qui ne sont pas suffisamment exploitées pour certains produits, les marges de progression existent toujours. Cela est d’autant plus envisageable que la Tunisie est déjà spécialisée dans l’exportation de certains produits, à l’instar des vêtements de confection et de bonneterie, et que d’autres pays plus lointains comme la Chine et la Turquie sont mieux positionnés. Toutefois, les exportateurs tunisiens se heurtent à des obstacles liés surtout au financement et aux garanties des transferts bancaires.
« A cet égard, les pouvoirs publics, conscients de l’importance des opportunités existantes, devraient aider les exportateurs tunisiens à mieux se positionner sur le marché libyen. Il serait alors utile de repenser les relations économiques avec la Libye à travers des initiatives de partenariat avec des pays qui ont réussi à conquérir ce marché comme la Chine, la Turquie et certains pays de l’Union européenne afin de valoriser les perspectives de coopération », recommande l’auteur de l’étude.
Au final, l’étude estime que la proximité géographique, linguistique et culturelle de la Tunisie avec ce pays en plus de la complémentarité entre leurs échanges commerciaux pourraient faire de la Tunisie une plateforme qui renforcera la coopération avec ce marché.