Le chef de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a averti hier que plusieurs grandes économies couraient un risque réel de sombrer dans la récession. Et ce, en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, de la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant; ainsi que de la flambée de l’inflation.
« Cela n’arrivera peut-être pas partout », a déclaré à Reuters la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, en marge d’une réunion des dirigeants du G20 à Bali, en Indonésie. Mais plusieurs grands pays risquent de sombrer dans la récession. « Les conséquences sur les marchés émergents et les pays pauvres pourraient être considérables. Et ils ont besoin de la demande extérieure des pays développés pour se redresser », a-t-elle indiqué.
L’OMC, basée à Genève, a prévu le mois dernier que le commerce mondial n’augmenterait que de 1,0 % en 2023. Bien en deçà de la croissance de 3,5 % estimée pour cette année.
La récession aura un impact plus important sur les marchés émergents
« Il y a beaucoup d’incertitude et la plupart des risques sont à la baisse », poursuit-elle. Citant les retombées de la guerre russo-ukrainienne et les vents contraires de l’inflation.
Ainsi, Mme Okonjo-Iweala souligne qu’elle a appelé les dirigeants du G20 à supprimer progressivement les restrictions sur les exportations alimentaires. Lesquelles ont augmenté et fait grimper les prix des denrées alimentaires, affectant les pays pauvres.
Parmi les quelques points positifs, elle relève une rencontre entre le président américain Joe Biden et le dirigeant chinois Xi Jinping, en marge du sommet du G20. Et ce, pour réparer les relations bilatérales tendues, l’une des incertitudes pesant sur les perspectives d’une reprise mondiale.
« Nous ne voulons pas trop en dire, mais il est toujours bon que les deux plus grandes économies du monde se parlent. Bien sûr, en termes de commerce, c’est très utile », conclut Mme Okonjo-Iweala.