Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, samedi, à Djerba que la Francophonie doit porter un projet de « reconquête de la langue française ».
Rencontrant des jeunes ambassadeurs de la Francophonie, Macron a souligné que le vrai défi de la Francophonie aujourd’hui est de porter un projet de reconquête, voire de résistance, pour « re-rendre cette langue hospitalière et de montrer qu’on peut parler dans tous les pays un Français qui n’est pas forcément académique, en particulier dans le continent africain dont la langue « universelle » est la langue française.
Le chef d’Etat français a fait état d’un recul de l’usage de la langue française en dépit du développement démographique, en Afrique, qui a entraîné une augmentation de 7% du nombre des personnes ayant le français en partage. » Les peuples maghrébins parlent moins français qu’il y a 20 ou 30 ans », a-t-il regretté. Emmanuel Macron a expliqué que des facteurs politiques qu’il a qualifiés de « hasards, morsures et blessures de l’Histoire » et d’autres en lien avec les difficultés d’apprentissage du français sont à l’origine de ce recul.
Il a, également, évoqué, dans ce sens, la montée des mouvements anticolonialistes et la migration vers la langue anglaise qui, selon ses propos, reste plus accessible que la langue de Molière.
Revenant à son projet de reconquête, Emmanuel Macron a recommandé de miser sur l’éducation, la culture et le sport, en tant que leviers « formidables » pour la Francophonie.
Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de renforcer le réseau éducatif français partout dans le monde, comme c’est le cas en Tunisie, appelant à miser sur la traduction ainsi que sur la diffusion de livres à très bas prix.
S’adressant aux jeunes qui porteront le flambeau de la Francophonie, le président français s’est prononcé en faveur d’une francophonie d’action, appelant à ne pas tomber dans le piège du « ronronnement des sommets ». « La Francophonie est un voyage dans le temps et les continents, elle doit être un espace vivant de reconquête et non pas un espace institutionnel », a-t-il dit.
Avec TAP