Les prix des légumes sur le marché égyptien ont augmenté de manière significative au cours des derniers jours. Ils sont affectés par la pénurie d’approvisionnement de certains produits de base et la hausse des coûts agricoles. Avec la forte baisse du taux de change de la livre par rapport au dollar, après le dernier flottement du taux de change en octobre dernier.
Les pommes de terre, le repas le plus populaire et le plus consommé par les familles, avec l’entrée des écoles et la saison hivernale, ont fait bondir les prix des légumes de 5 livres à 10,5 livres (0,4 $), en une semaine. Soit une augmentation de 110 %. Tandis que les augmentations de prix du reste des articles ont varié, pour atteindre une moyenne de 15 %, selon les concessionnaires. C’est donc le manque d’approvisionnement qui affecte la hausse des prix de la pomme de terre. Les commerçants préférant s’orienter vers l’exportation les produits de la saison estivale stockés dans les réfrigérateurs. Les prix des tomates bondissent quant à eux de 33 %. Portant ainsi le prix d’une boîte de 24 kilogrammes à 120 livres; contre 90 livres sur le marché de gros. Alors que le prix au kilogramme pour les consommateurs variait entre 8 et 10 livres.
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En effet, les prix des aliments et des boissons sont devenus la composante la plus importante du panier utilisé pour mesurer l’inflation, sur une base annuelle. Ils atteignent 23,8 % en octobre, selon les données publiées par l’Agence centrale des statistiques et de la mobilisation, au début de novembre.
Cependant, les analystes avertissent que cela conduit à l’irréalité des prix constatés officiellement. Car les autorités de contrôle se contentent d’enregistrer les prix annoncés par les grossistes, au niveau minimum des denrées. Mais ils ne regardent pas le prix réel auquel les consommateurs sont confrontés au niveau des villages ou des villes.
A cet égard, la baisse du pouvoir d’achat de la plupart des Égyptiens touche les couches moyennes et supérieures. Tout en tenant compte des restrictions à l’importation; mais aussi de l’offre de fruits et légumes étrangers. Laquelle occupait autrefois une place importante chez les grands commerçants du marché de gros, les supermarchés et les marchés répartis dans les quartiers huppés.
D’ailleurs, les commerçants confirment que les prix élevés des fruits et légumes étrangers sont dus au manque d’approvisionnement. Mais également aux coûts élevés du fret aérien et à l’augmentation du prix du dollar par rapport à la livre. Avec en plus l’imposition de restrictions strictes à l’importation de ces produits.
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A cet égard, les distributeurs se plaignent de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, qui affecte négativement le volume des ventes. De leur côté, les économistes s’attendent à la poursuite de l’état de prix élevés. De même qu’à une augmentation de l’inflation des prix à la consommation pour le mois de novembre. Et ce, à des taux supérieurs à ceux officiellement enregistrés le mois dernier. Lesquels pourraient atteindre 20 % au cours des prochains mois. Notant que ces chiffres n’ont pas enregistré la baisse de la valeur de la livre, qui s’élevait à 24 % contre le dollar en octobre seulement.
Notons que la livre perd plus de 57 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le 21 mars dernier. Après que la Banque centrale a pris deux décisions de flotter la monnaie locale en seulement sept mois. Au milieu d’une pénurie aiguë des ressources en devises du pays et d’une augmentation dans la facture d’importation des marchandises, en lien avec les répercussions de la guerre en Ukraine.
Enfin, le prix du dollar dans les banques égyptiennes atteignant 24,5 livres, le gouvernement décidait de relever le salaire minimum des travailleurs de l’appareil administratif de l’État à 3 000 livres (122 $), à partir du salaire actuel de novembre. En plus d’adopter un coût exceptionnel de l’allocation de subsistance de 300 livres sterling. Toutefois, les économistes doutent de la capacité de ces augmentations face à des prix élevés.