Face à une redoutable équipe danoise, les Aigles de Carthage doivent se concentrer jusqu’au sifflet final de l’arbitre pour obtenir au moins un nul et pourquoi pas renverser la vapeur! D’autant plus qu’ils seront portés au Qatar par des supportes tunisiens en or massif.
Si on écoutait ce qui se raconte dans nos cafés, où chaque Tunisien qui se respecte s’autoproclame tout à la fois entraîneur et fin et subtil analyste du ballon rond, il suffirait selon eux que les Ailes de Carthage obtiennent le nul devant le Danemark, subissent une défaite face au Bleus (une fatalité?) et remportent une victoire contre l’Australie pour passer au 2ème tour.
Un exploit, à l’instar du Maroc en 1986 et de l’Algérie en 2014, qu’ils n’ont jamais réalisé en cinq participations en Coupe du monde. Ce rêve est-il réalisable? Oui, sur le papier, à condition de savoir raison garder.
Mais, concentrons-nous d’abord sur la première rencontre entre la Tunisie et le Danemark. Elle sera sifflée par l’arbitre international mexicain César Arturo Ramos et aura lieu cet après-midi à 14h, au City Stadium d’al-Rayyan. A savoir la plus grande ville du Qatar, devant environ 40 000 spectateurs.
Les Danois sont favoris… sur le papier
A première vue, les Danois sont favoris chez les bookmakers. En effet, la dernière confrontation entre les deux pays remonte au 26 mai 2002 au Japon. Les Tunisiens s’inclinaient en match amical par le score de 2 à 1. C’est dire que dans un match de 90 minutes, tout est possible et que les Tunisiens auront leur mot à dire. A condition toutefois qu’ils croient en leur chance. Et surtout, qu’ils restent vigilants et concentrés jusqu’au dernier coup de sifflet de l’arbitre. Ce que nos joueurs n’arrivent pas souvent à entériner dans leur logiciel mental.
Le passé éclaire le présent
Petit rappel, qui espérons-le, nous servira de leçon. Par manque de concentration, la Tunisie, il y a quatre ans, ratait bêtement son premier match du Mondial russe.
Pour son entrée en lice dans le Mondial 2018, l’Angleterre arrachait la victoire dans les derniers instants contre la Tunisie (2-1). Dominateurs d’emblée et récompensés par l’ouverture du score d’Harry Kane (11e), les Anglais baissaient ensuite le pied et se faisaient surprendre par un pénalty transformé par Ferjani Sassi à la 35e minute.
Les Tunisiens, qui ont perdu leur gardien titulaire Hassen sur blessure dès le début du match, faisait tout pour conserver ce point du nul. Ils y ont cru jusqu’au bout et tenu le coup jusqu’au temps réglementaire. Mais, dans un moment d’égarement et à cause du mauvais placement de la défense tunisienne, l’inévitable Harry Kane doucha les espoirs tunisiens à la 91e minute. Offrant ainsi la victoire aux Three Lions. Frustrant.
Mais, répétons-le, tout est possible contre l’impressionnante machine de guerre danoise. La Tunisie avait quand même remporté quatre de ses cinq derniers matchs, bousculant ainsi le Chili, le Japon et dernièrement l’Iran. Avant de s’incliner avec une humiliante défaite de 5-1 devant l’ogre brésilien, sérieux prétendant à la Coupe du monde. Mais ces derniers jours, les informations qui nous parviennent sur les derniers préparatifs de l’équipe nationale à Dammam en Arabie saoudite et à Doha, sont alarmantes.
Mauvaise ambiance
Éliminés au premier tour en Russie il y a quatre ans et dès les 1/4 de finale de la dernière CAN, les Aigles de Carthage entament ce Mondial dans une ambiance peu sereine, c’est le moins que l’on puisse dire.
Mauvaise ambiante, liste de joueurs qui se fait non sur des critères rigoureux mais sur une approximative « estikhara » et l’intervention de certains clubs dans le choix des joueurs. Le choix de Balbouli, un gardien hors compétition, est un exemple flagrant. De même qu’avec l’éviction de l’attaquant Saad Bguir à la dernière minute au profit d’un quatrième portier. Un coach, semble-t-il, un brin falot qui semble subir le dictat des uns et des autres… Bref, les joueurs semblent manquer de concentration à quelques jours de l’entame de leur rencontre face aux terribles Danois.
Le Danemark, une machine de guerre
Or, notre adversaire se présente au Qatar avec des ambitions sérieuses, somme toute bien légitimes. L’an passé, n’ont-ils pas atteint, avec la manière, les demi-finales de l’Euro; avant d’être battus après la prolongation par l’Angleterre? De plus, lors de qualification pour la Coupe du monde 2022, le Danemark survola le groupe F avec neuf victoires et une défaite, s’adjugeant la 1ère place du groupe F.
Pourtant, la Tunisie a son mot à dire
Dans cette kermesse du football, les poulains de Jalel Kadri possèdent pourtant des atouts non négligeables. Un public de supporters dévoués corps et armes à leur cause, des joueurs chevronnés évoluant dans des clubs européens et d’autres familiarisés avec le climat des pays du Golfe.
D’ailleurs pour notre équipe nationale, pourquoi ne pas prendre pour exemple le Sénégal. Lequel avait, il y a 20 ans, réalisé un retentissant exploit historique à la Coupe du monde 2022 en battant la France lors du match d’ouverture de la compétition continentale organisée par la Corée du Sud et le Japon. Et ce, avant de décrocher un nul 1-1, puis un autre 3-3 respectivement contre le Danemark et l’Uruguay. Par la suite, les Lions avaient éliminé 2-1 la Suède en huitièmes; avant d’échouer échoué 1-0 en quart de finale du tournoi contre la Turquie.
Bref, le rêve est permis. Nous avons une chance, de faire au moins un match nul contre le Danemark. A nos joueurs de la saisir! Surtout jouons à notre propre valeur, bouffons du gazon! Comme le disent nos supporters. Surtout, faites-nous rêver en ces temps de morosité ambiante!