Plusieurs États membres de l’Union européenne ne semblent pas être satisfaits du plafonnement du prix du gaz naturel proposé par l’Union, à 275 euros par mégawattheure.
Il y a également l’idée de fixer le prix du pétrole russe. Ces mécanismes visent à éviter que les consommateurs ne soient confrontés à des coûts excessifs. Les 27 dirigeants des pays membres ont appuyé l’idée fin octobre 2022, au terme de longues discussions. Toutefois, une poignée de pays exige des garanties concrètes avant de donner leur feu vert à la proposition. Tandis que d’autres estiment que le plafond est trop élevé.
Décision aujourd’hui pour le gaz
La Commission Européenne a proposé l’introduction d’un plafond lorsque les prix du mécanisme de Transfert de Titres (TTF) à un mois, principale référence européenne pour les prix du gaz naturel, atteignent 275 euros par mégawattheure et lorsque les prix sont supérieurs de 58 euros au prix de référence du GNL pendant dix jours consécutifs de bourse au cours des deux semaines.
Les deux conditions doivent être remplies pour que le plafond soit déclenché. Pour rappel, les prix de la TTF ont atteint un sommet historique de 349,9 euros par mégawattheure en août 2022. Cela va être l’objet d’une réunion aujourd’hui entre les ministres européens de l’énergie.
La Pologne, la Grèce, la Belgique et l’Espagne figurent parmi les pays favorables à ce plafonnement. Les Pays-Bas et l’Allemagne se sont montrés plus sceptiques quant aux avantages de cette mesure.
La présentation d’un plafond semble difficile à mettre en œuvre dans la pratique. Elle pourrait ainsi être un moyen pour la Commission Européenne de rassembler les 27 nations sur la question.
Il faut également veiller à ne pas fausser les marchés. Europex, un groupe de bourses de l’énergie en Europe, a déclaré en début de semaine qu’il était profondément préoccupé par un mécanisme de correction du marché, étant donné qu’il pourrait avoir un impact sur la stabilité financière, mais aussi sur la sécurité de l’approvisionnement.
Le pétrole aussi visé
Pour le pétrole russe, l’UE envisage de fixer un plafond de prix dans la fourchette de 65 à 70 dollars le baril. Encore une fois, des désaccords subsistent entre les pays membres de l’Union. La décision sur le plafonnement des prix doit être unanime pour qu’elle soit adoptée.
Fait intéressant, un plafond de 65 à 70 dollars le baril ne plafonnerait pas les prix du pétrole russe. Car la référence de l’Oural russe se négocie actuellement avec une décote de plus de 20 dollars le baril. Et ce, par rapport à la référence du Brent. Cependant, s’il était mis en œuvre, il plafonnerait le prix du pétrole russe en cas d’augmentation potentielle des prix.
Cela corrobore les déclarations de la secrétaire d’État américaine au Trésor, Janet Yellen. Elle pense qu’un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars le baril ne suffirait pas à garantir que la Russie cesse de réaliser des bénéfices sur ce produit.
Par ailleurs, si le plafond est trop bas, il ne sera plus intéressant pour la Russie d’exporter du pétrole vers les pays qui le respectent. Cela pourrait mettre en danger les approvisionnements mondiaux.
Il y a une conscience qu’il ne s’agit pas de solutions miracles. En même temps, ces mécanismes fournissent un outil puissant à utiliser lorsqu’il y a besoin. Cela permettra également d’envoyer des signaux indiquant que, malgré la situation difficile, les Européens ne paieront pas ce que les plateformes de marché imposeront. Il est clair que l’année 2023 sera agitée sur le plan énergétique.