Le développement des énergies renouvelables et la réduction du déficit énergétique ont fait l’objet de la première session de l’Economic Policy Dialogue de 2022 organisée par la Banque mondiale (BM) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Cette rencontre, rehaussée par la présence de Samia Charfi, conseillère auprès de la présidence du gouvernement, de Céline Moyroud, Représentante résidente du PNUD en Tunisie, et d’Alexandre Arrobio, Directeur de la Banque mondiale en Tunisie, s’est tenue à Tunis le jeudi 24 novembre 2022. D’éminents professionnels, experts et acteurs locaux, publics et privés, étaient présents. Accélérer l’investissement dans les énergies renouvelables est un impératif crucial pour réaliser l’objectif engageant la Tunisie à 30 % d’énergies renouvelables dans la production électrique d’ici 2030.
Et pour cause, le pays en réalise à peine 4 % en 2022. De ce fait, la Tunisie accuse un retard en la matière par rapport au reste des pays relevant de son environnement euro-méditerranéen. Un effort considérable doit être consenti pour dynamiser le régime de concession qui régit les projets à forte capacité : véritable force de frappe pour atteindre l’objectif fixé en 2016.
En dépit de plusieurs réalisations telles que la mise en place d’un cadre réglementaire pour la production de l’électricité renouvelable à travers la loi de 2015 et ses textes d’application et son renforcement par la loi transversale d’amélioration du climat des affaires de 2019, la promulgation du décret d’application du fonds de transition énergétique, la mise en place d’un plan d’accélération, plusieurs blocages ont entravé le lancement des 500 MW déjà prévus.
Défis
Il s’agit en l’occurrence de l’accroissement des prix internationaux des équipements, de l’augmentation du coût du transport, de l’augmentation des taux d’intérêt internationaux à la suite de la vague inflationniste mondiale, des délais d’approbation et de validation très longs durant lesquels les termes du marché varient considérablement, ainsi que de l’adoption par les développeurs de prix très agressifs qui ont mis en péril la viabilité des projets et entravé leur réalisation.
Plusieurs recommandations ont été établies à l’issue de la rencontre pour accélérer le développement des projets en régimes de concession, notamment pour les 1700 MW.
Il est important de mettre en place des mécanismes d’ajustement de prix plus flexibles qui tiennent compte des différents aléas nationaux et internationaux.
Il a été également recommandé de réinventer la gouvernance juridique et institutionnelle du secteur pour introduire de la flexibilité et de l’agilité, notamment réduire le nombre de commissions pour raccourcir les délais de prise de décision et d’approbation. A cette occasion, il a été aussi signalé le besoin d’accélérer la création d’une autorité de régulation indépendante qui simplifie les autorisations.
Il a été appelé à séparer la production de l’électricité du transport de celle-ci comme il se pratique au niveau des pays européens pour ne pas apporter des distorsions au fonctionnement.
Pour dynamiser le secteur, il faut intégrer les énergies renouvelables au réseau en fluidifiant les lignes de transmission et de raccordement. Ont été également évoquées les questions de raccordement mais aussi l’intégration dans la ligne avec l’Italie et les pays voisins.
Les investisseurs européens doivent être encouragés à investir dans les énergies vertes en Tunisie et justifier en quelque sorte la ligne électrique qui reliera la Tunisie et l’Italie et qui transportera l’électricité produite à partir des énergies renouvelables.
Communiqué