La visite de la Première ministre française Élisabeth Borne au chancelier Olaf Scholz s’est terminée vendredi par l’annonce d’un partenariat énergétique solidaire entre la France et l’Allemagne à travers lequel Paris s’engage à fournir du gaz aux voisins allemands, pour faciliter leur indépendance vis-à-vis des sources russes, tandis que l’Allemagne de son côté s’engage à livrer de l’électricité, pour aider la France à faire face à l’état délicat de plusieurs de ses centrales nucléaires.
Tous deux ont signé une déclaration commune sur la solidarité énergétique qui n’est pourtant qu’un décor pour rendre la visite critique plus présentable. Il n’y a rien de nouveau dans cet accord, puisque la France fournit déjà ce « gaz solidaire » à l’Allemagne depuis la mi-octobre.
Macron est allé de l’avant dans l’application de l’accord, alors qu’il était encore en phase de négociation, pour pouvoir relever de ces faits accomplis le refus de construire le gazoduc MidCat , qui intéressait à la fois l’Allemagne et l’Espagne et auquel la France continue de s’opposer. Cette annonce creuse est intervenue après que Scholz a reçu Borne au ministère des Affaires étrangères avec les honneurs, une nouvelle étape dans l’opération complexe de réparation des relations bilatérales dans laquelle toute légère coïncidence entre les deux gouvernements est exhibée comme preuve de la complicité continue que les deux pays ont entretenue par le passé. .
Macron et Scholz limitent leurs rencontres personnelles au strict minimum
« La France et l’Allemagne soutiendront l’Ukraine jusqu’à la fin du conflit avec la Russie », était la seule chose que Borne pouvait souligner après sa conversation avec Scholz, en plus de l’échange d’énergie, « depuis le premier jour de cette guerre brutale, nos deux pays ont fourni un soutien indéfectible à l’Ukraine… Nous avons œuvré pour une réponse européenne forte et commune… Nous soutiendrons l’Ukraine jusqu’à la fin de ce conflit. » Le soutien à l’Ukraine s’érige ainsi en plus petit dénominateur commun de l’axe franco-allemand.
La vraie nouveauté de cette rencontre, c’est que c’est la Première ministre Borne qui s’est rendue à Berlin, à la place de Macron, l’interlocuteur habituel de la chancellerie allemande.