« La limite supérieure des salaires du secteur public en Libye est passée à 2 880 dinars. C’est l’équivalent de 584 dollars, selon le degré le plus élevé de l’échelle des emplois pour les agences gouvernementales financées par le trésor public ». C’est ce qu’ont annoncé hier des sources officielles libyennes. Cependant, ce niveau est encore, selon les économistes, inférieur au taux d’inflation et à l’érosion de la valeur du dinar libyen. Et ce après sa baisse face au dollar américain.
La semaine dernière, en Libye, la Chambre des représentants de la ville de Benghazi a approuvé la loi unifiée sur les salaires, à condition que le salaire minimum soit de mille dinars, soit l’équivalent de 202 dollars, à l’exception des conseils des représentants libyens de l’État, de la présidence, des ministres et agents du gouvernement et du pouvoir judiciaire.
Les salaires sont estimés à 70 milliards de dinars, soit l’équivalent de 14 milliards de dollars. Jusqu’à présent, 2,3 millions d’employés du gouvernement attendent les salaires de fin octobre. Le nombre d’agences financées par le trésor public est de 901, selon le dernier communiqué de la Banque centrale libyenne.
Aucun responsable de la Banque centrale de Libye à Tripoli n’a commenté la capacité de la Banque centrale à couvrir les obligations financières pour les salaires selon l’échelle unifiée des salaires.
Anticipation d’une hausse des taux d’inflation
Le professeur d’économie Ahmed Mabrouk Aboulsin a déclaré que l’augmentation des salaires entraîne une augmentation des taux d’inflation, tandis que le taux de change du dinar a été réduit de 70%. Ce qui signifie l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens.
Dans un entretien avec Al Araby, il a expliqué que l’augmentation arbitraire des salaires ne conduit qu’à un seul résultat: c’est l’impossibilité de soutenir les finances publiques.
Il a également souligné que l’État augmente les salaires en termes nominaux. Et ce après avoir eu recours à la dévaluation. Et ce afin de remplir ses obligations envers une armée d’employés.
Il a enfin souligné la nécessité d’établir un mécanisme clair. L’objectif étant de déterminer le montant de l’augmentation de salaire qui peut être approuvée. Et ce afin que cette augmentation soit équitable pour les travailleurs, non excessive et non coûteuse pour l’État en même temps.