La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis 1 a condamné, mardi, le journaliste Khelifa Guesmi à un an de prison. Voilà un fait qui n’est pas sans secouer la scène médiatique en Tunisie et à sa tête le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Pour rappel, cette décision fait suite à son arrestation par l’Unité nationale d’investigation sur les crimes terroristes sur la base de l’article 34 de la loi n°2015-26 du 7 août 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment. S’il a été traduit devant la justice, c’est parce qu’il a publié une information sur le démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan sans en révéler la source. D’ailleurs, Khelifa Guesmi est correspondant de Mosaïque FM dans ce gouvernorat.
Une décision qui vient bafouer l’esprit de la Constitution de 2014 et celle de 2022 et toutes les conventions relatives à la protection de la liberté de la presse à l’échelle internationale. De plus, cette décision judiciaire ne respecte pas le droit du journaliste de garder l’anonymat de ses sources. A cela s’ajoute que notre confrère n’a pas été traduit devant la justice conformément aux dispositions du décret-loi n°2011-115 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse, de l’imprimerie et de l’édition. Tant de raisons qui suscitent des interrogations sur cette situation.
Cette situation alarmante ne concorde même pas avec l’engagement du président de la République Kaïs Saïed. Il a toujours prôné un discours favorable à la liberté de la presse et le refus de toute forme de violence contre les journalistes. D’ailleurs, dans l’un de ses discours à la suite de sa victoire à la présidentielle, il appelle ses partisans à respecter l’intégrité physique et morale des journalistes. A noter que notre confrère est maintenu en état de liberté en attendant l’audience de l’appel.
Affaire à suivre…