Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré aux médias hier à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, que le monde doit rétablir la confiance avec l’Afrique, stimuler le développement de ce continent et placer son avenir au cœur des solutions dont le monde a besoin.
Plus tôt dans la journée, António Guterres a coprésidé la sixième réunion annuelle UA-ONU avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Lors de la conférence de presse conjointe après la réunion, António Guterres a souligné : « Trop souvent, le monde regarde l’Afrique d’un mauvais œil ; quand je regarde l’Afrique, ce que je vois, c’est de l’espoir et du potentiel ».
Il a souligné : « Je vois que l’économie du continent africain va prospérer grâce à l’Accord sur l’établissement de la zone de libre-échange continentale africaine. De la population jeune croissante en Afrique, je vois aussi une énergie illimitée, une nouvelle façon de penser et des solutions qui peuvent profiter au monde ».
Cependant, Guterres a également appelé le monde à aider l’Afrique à faire face aux défis profonds en matière de finance, de climat, de paix, de sécurité, etc., afin de libérer l’énorme potentiel du continent.
Le développement de l’Afrique a besoin d’un soutien financier
Il a d’abord proposé que l’Afrique ait besoin de nouveaux partenariats pour promouvoir la prospérité et le développement, et pour parvenir à une transformation juste des systèmes énergétique, numérique et alimentaire.
Pas plus tard que le mois dernier, Guterres a exhorté les dirigeants du G20 à adopter un plan de relance des objectifs de développement durable pour fournir aux pays en développement les investissements, les liquidités et l’allégement de la dette dont ils ont besoin. « Les outils et les moyens sont là, mais nous devons les utiliser avec plus de flexibilité et de rapidité », a-t-il déclaré.
Guterres a expliqué que cela signifie réattribuer des droits de tirage spéciaux aux pays qui ont un besoin urgent de soutien maintenant, tout en augmentant l’accès au financement concessionnel, en réformant l’architecture internationale de la dette et en veillant à ce que les pays africains ne soient pas soumis à des mesures inappropriées par les marchés et les agences de notation.
Les pays développés doivent tenir leurs promesses climatiques
Guterres a également souligné que l’Afrique a besoin et mérite un soutien climatique. Il a déclaré que la création du Fonds pour les pertes et dommages lors de la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques a marqué une étape cruciale dans la recherche de la justice climatique pour l’Afrique, l’acteur le moins responsable de la crise climatique.
En outre, les Nations unies ont lancé un plan d’action pour étendre les systèmes d’alerte précoce afin de protéger tout le monde d’ici cinq ans, y compris les 60 % d’Africains qui ne sont pas couverts par les systèmes d’alerte précoce.
Mais Guterres a déclaré que l’adaptation au climat en Afrique subsaharienne à elle seule devrait coûter jusqu’à 50 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie. Pour cette raison, il a réitéré que les pays développés doivent tenir leurs promesses de fournir 100 milliards de dollars américains aux pays en développement chaque année et réformer les modèles de fonctionnement des banques multilatérales de développement et des institutions financières internationales.
L’Afrique doit intensifier ses efforts de paix et de lutte contre le terrorisme
António Guterres a particulièrement souligné que l’Afrique a besoin et mérite la paix. A cette fin, les Nations unies et l’Union africaine mènent une évaluation indépendante de la sécurité et du développement dans la région du Sahel, appuient la stabilisation de la Somalie, la transition en Libye et la restauration du Burkina Faso, du Tchad, de la Guinée, du Mali et de l’ordre constitutionnel du Soudan.
Soutenir la mise en œuvre par l’Éthiopie de l’accord de paix
António Guterres a également réitéré son soutien à « l’Accord pour une paix durable grâce à une cessation permanente des hostilités » signé entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré, et s’est engagé à mobiliser l’ensemble du système des Nations unies pour fournir une aide humanitaire aux Éthiopiens dans le besoin.
Grâce aux bons offices de l’Union africaine et à la médiation de l’ancien président nigérian Obasanjo, l’accord a été signé le 2 novembre de cette année. À l’époque, António Guterres avait publié une déclaration la qualifiant de « première étape critique » pour mettre fin à la guerre brutale de deux ans dans le pays.