« Classée 2e en Afrique en termes d’indicateurs de santé et 1ère en matière de tourisme médical, la Tunisie gagnerait à développer ce dernier créneau. Ce dernier constitue un vrai moteur économique et une réelle niche d’exportation ». C’est ce qu’a estimé, vendredi, la directrice générale au ministère de la Santé, Nadia Fenina.
« La Tunisie dispose d’une infrastructure/réseau capable d’interconnecter les usagers de la santé, d’une industrie pharmaceutique développée et en pleine expansion et d’un système de formation dans les métiers de la santé solide et réputé qui lui permettent d’être une destination pour le tourisme médical à l’échelle régionale et internationale », souligne Nadia Fenina. Elle intervenait dans le cadre d’une table ronde organisée, à Gammarth, par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-suisse, sur le thème « Tourisme médical et bien-être ».
Par ailleurs, la Fédération mondiale d’hydrothérapie et de climatothérapie avait déclaré, en 2014, lors du Symposium international sur la thalassothérapie pour la médecine et le bien-être, l’île de Djerba «Capitale méditerranéenne de la thalassothérapie» en considération de la place prépondérante qu’occupe l’île, depuis des années, dans le secteur de la thalassothérapie.
Aussi, la Tunisie possède d’importantes réserves d’eaux thermales qui en font une destination mondialement reconnue et un lieu privilégié pour l’hydrothérapie.
Fenina a ajouté que les facteurs qui affectent le choix des destinations, en matière de tourisme médical, sont l’accessibilité des services de santé, le niveau de sécurité et de sûreté, la qualité des services, le niveau d’hygiène, le potentiel d’économie et l’opportunité de tourisme.
Pour sa part, le président de la Chambre nationale des entreprises de services de santé, Ghazi Majbri, a considéré que le contexte est favorable en Tunisie à une croissance à deux chiffres pour le secteur des hébergements médicalisés.
Des chiffres qui interpellent
Soulignant que l’offre tunisienne en la matière se situe actuellement à moins de 500 lits, Majbri a indiqué que « le vieillissement de la population tunisienne et celui des populations des pays riches, la baisse prévisible des revenus des masses dans les pays riches, le nombre croissant des seniors dans le monde (plus d’un milliard de seniors actuellement, dont plus du quart sont en Europe et 1,25 million en France), une estimation à 20% des déplacements des seniors des pays riches vers des pays plus cléments (climat, coûts, etc.), sont autant de facteurs favorables au développement du secteur national des hébergements médicalisés.
Cela est d’autant plus possible que la Tunisie figure dans le top 10 mondial en termes de prédispositions de déplacement des seniors (7e en termes de prédisposition des seniors au voyage et 8e en termes de prédisposition des seniors à l’installation).
Adhérant à cette idée, Imene Miri, médecin physique à l’hôpital Kassab, a déclaré que le tourisme des seniors constitue une vraie opportunité pour la Tunisie. Et ce, « dans un monde vieillissant où l’espérance de vie de la population humaine augmente de jour en jour ».
Aujourd’hui, 8% de la population mondiale ont plus de 65 ans. Le nombre de personnes ayant l’âge de 100 ans a atteint le plus haut niveau de son histoire. Pour la première fois, il y a plus de personnes de plus de 64 ans que d’enfants de moins de 5 ans.
Avec TAP