Loin de la valeur ajoutée que l’intelligence artificielle a su donner à l’humain dans différents domaines à l’instar de la médecine, l’enseignement, l’architecture, la robotique et autre, il existe un autre domaine qui semble, ignoré par la sciences, mais qui a pu donner une vision particulière à l’intelligence artificielle. Il s’agit de la littérature.
A première vue, cette approche que nous avons adoptée semble être surprenante pour les lecteurs. Car l’intelligence artificielle rime toujours avec science exacte, rigueur scientifique, technologie sophistiquée et algorithmes têtus. De ce fait, il est légitime se poser cette question : que vient faire la littérature dans la monde de l’intelligence artificielle et de l’anticipation scientifique? D’ailleurs, un certain nombre d’écrivains, grâce à une imagination fertile a pu anticiper des réalisations scientifiques qui, à leur époque, relevaient du domaine de l’imagination voire de l’absurde.
Cependant, plusieurs écrivains ont réussi ce pari. Malheureusement, ils n’ont pas vécu jusqu’au jour de la réalisation de leur « prophétie ». De toute façon, il s’est avéré qu’ils ont bel et bien raison. D’ailleurs, anticiper et prévoir ne sont pas l’apanage de tous les écrivains et de tous les artistes. Certains ont beau écrire des best-sellers traduits en dizaine de langues, cependant, leurs œuvres littéraires n’apportent aucune vision anticipatrice.
Pour anticiper, l’écrivain et/ou le littérateur doit avoir une approche visionnaire conjuguée à une plume littéraire capable de traduire sur le papier ces pensées et son approche. Où était-il écrit qu’un écrivain imprégné de littérature et de livres ne peut pas anticiper voire réaliser les esquisse d’invention qui ont vu le jour des siècles plus tard. N’est-il pas un indice que l’intelligence humaine a toujours pu entrer en lice avec l’intelligence artificielle pour concevoir un nouveau monde où l’innovation et l’invention entourent l’Homme de bout en bout?
La plume et/ou le pinceau du peintre sont donc, dans les limites du possible, capables de concurrencer le technologue et ses algorithmes et le biologiste et son microscope. Ainsi nous pouvons parler de la littérature/cinéma d’anticipation. La première concerne les inventions en général et l’intelligence artificielle en particulier. La deuxième porte sur les événements pour mieux expliquer, nous dirons, que dans le cadre de la littérature de l’anticipation plusieurs écrivains ont pu prévoir des événements. Et l’histoire leur a donné raison, des années ou des siècles plus tard. A cet égard nous citerons le roman incontournable de George Orwell 1984 écrit en 1949. Comme son nom l’indique les événements sont situés en 1984. L’écrivain a imaginé dans son roman une véritable dystopie où la monde est sous l’emprise de la dictature. Les événements ont donné raison à l’écrivain plus tard notamment dans le contexte politique de l’ex Union soviétique.
Anticipation scientifique et intelligence artificielle dans la littérature et le cinéma
Le premier nom incontournable dans ce domaine n’est autre que Jules Verne (1828-1905). Dans ce cadre nous reviendrons sur trois de ces romans où a pu anticiper un certain nombre d’invention. Dans son roman De la terre à la lune (1865), l’histoire est celle d’un projectile géant qui a été lancé vers la lune emportant à son bord deux hommes. A la fin du roman, le projectile est découvert en orbite autour de la Lune et c’est cette partie qui sera contée dans un autre roman intitulé Autour de la Lune. Au 19ème siècle qui aurait cru qu’un jour cette prophétie qui est le fruit de l’imaginaire de l’écrivain sera une réalité au 20ème siècle? Dans son roman Vingt mille lieues sous les mers (1869-1870), l’écrivain nous parle d’une machine nommée Nautilus traversant les océans. Cette machine est très semblable au sous-marin, conduite par Capitaine Nemo.
Enfin, le Tour du monde en 80 jours (1872), comme son nom l’indique, étale d’histoire d’un tour autour du monde en 80 jours chose qui à l’époque était insensée. Et, des siècles plus tard, grâce à la technologie, la réalisation de cette prophétie est devenue possible. Au 7ème art, le film de science-fiction Terminator (1984) expose aux cinéphiles, la problématique de l’intelligence artificielle contre l’intelligence humaine. « En 2029, une guerre oppose ce qui reste de l’humanité — décimée par un holocauste nucléaire — aux machines dirigées par Skynet, un système informatique contrôlé par une intelligence artificielle qui a pour objectif la suprématie des Machines sur les hommes ». Telle est une partie du synopsis du film. A la lumière de l’innovation technologique et du progrès du domaine de la robotique, il demeure légitime de se poser une question sur l’avenir de l’intelligence artificielle des machines et des robots et sur la possibilité des les maîtriser à 100%. Encore des questions sans réponses. Le film de science-fiction américano-allemand réalisé par Alex Proyas et sorti en 2004, I robot expose le cinéphile à l’année 2035 où les robots sont bien intégrés dans la société avec la gente humaine.
Et si on inversait la donne : quand l’IA produit une œuvre littéraire
« En 2016, un roman coécrit par une intelligence artificielle programmée par des chercheurs de l’Université d’Hakodate, au Japon, s’est retrouvé dans la sélection finale d’un Grand Prix littéraire japonais ; en 2018, les éditions Jean Boîte ont publié à Paris « 1 The Road » le premier roman écrit par une voiture, et plus précisément par une IA, une intelligence artificielle embarquée dans une Cadillac, avec pour mission de chroniquer un road trip entre New York et La Nouvelle-Orléans ». Voici ce que déclare Pascal Mougin, professeur de littérature et d’art contemporain à l’université Paris Saclay à la radio France culture en octobre 2021. Cependant, ce concept aura certainement une résistance par les écrivains et les amateurs de lecture étant donnée que la production romanesque et poétique est avant toute une œuvre humaine qui nécessite un grand savoir et surtout une sensibilité dont la machine ne dispose pas.