Abdelkader Boudriga, président du Cercle des Financiers Tunisiens (CFT) était aujourd’hui l’invité de la radio Shems FM. Il a notamment évoqué le PLF 2023 et la justice fiscale.
Abdelkader Boudriga a, à cette occasion, souligné que le document fuité du PLF 2023 est purement technique et statique. « La concertation avec les conseillers fiscaux et les experts comptables est une démarche à encourager, mais elle explique l’esprit selon lequel a été préparé le PLF 2023. Il sera dominé par le volet fiscal et comptable pour le renforcement des ressources à l’instar des lois de finances adoptées ces dernières années. Toutefois, les experts en économie et les universitaires intéressés par le dossier économique et financier n’ont pas été malheureusement concertés autour du PLF 2023. Ce document a un goût d’inachevé », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter que le ministère des Finances est dans une situation délicate. Car la LF 2023 devrait traduire les engagements pris avec le FMI notamment en ce qui concerne les entreprises publiques, les déficits public et budgétaire et la Caisse de compensations.
Pour rectifier le tir, Abdelkader Boudriga estime qu’il fallait introduire des incitations à l’innovation, la création des entreprises et l’exportation, mais la marge de manœuvre est faible. « Aujourd’hui, le vrai danger est la perte des capacités de production », a-t-il averti.
Interpellé sur une éventuelle augmentation de la pression fiscale, le président du Cercle des Financiers Tunisiens a affirmé qu’il n’est pas démontré que lorsqu’on augmente la pression fiscale, on augmente les ressources fiscales.
« L’augmentation de la pression fiscale va certes impacter directement les entreprises et l’activité économique dans le pays. Elle doit être accompagnée d’un message de confiance et d’appui aux entrepreneurs à travers par exemple une nouvelle incitation fiscale notamment au niveau de l’investissement. La justice fiscale passe par la simplification des procédures et non pas à travers la confrontation », conclu Abdelkader Boudriga.