Un certain nombre de Tunisiens ont voulu changer de vie professionnelle pour au final choisir un métier tourné vers l’écologie. Ils en ont rêvé et l’ont fait.
Rencontrée lors d’une journée ensoleillée, un lundi matin, à Bizerte, Linda Meganem, fondatrice de l’Arche Jardin, une entreprise sociale, expose en marge d’un colloque environnemental.
Elle a expliqué que son entreprise a pour but de sensibiliser jeunes, enfants et pourquoi pas moins jeunes à l’éducation à l’écologie. Pour elle, son cheval de bataille de demain, c’est bien évidemment les jeunes. Car il s’agit avant tout d’un devoir de transmission.
« Ce qu’on accomplit aujourd’hui est pour les générations futures. Plus encore, mettre en avant cet éveil écologique et le faire avec la manière la plus joyeuse. Tout comme je trouve que c’est d’autant plus agréable de voir des gens engagés. Et dans notre espace « Arche Jardin » on joue beaucoup, on rigole aussi de nos erreurs et de nos bêtises. J’ajouterais qu’on ne peut pas être les gardiens de la nature N, si nous vivons contre notre propre nature, ou encore qu’on n’écoute pas notre corps », poursuit-elle.
La quête de donner un autre sens à sa vie professionnelle. C’est ce qui l’a poussée à changer de cap. Car pour Linda, la question est essentielle pour se sentir non seulement mieux, mais aussi s’engager autrement vers un emploi responsable qui impacte positivement le monde et notre société.
D’ailleurs, elle nous confiait que bien avant de faire ce métier, elle était reporter. Et l’idée de rester des heures assises ne lui plaisait plus. Ainsi elle explique son ambition de changer de métier: « Je me voyais mal avoir des enfants dans ce genre de vie. J’ai arrêté mon travail de reporter. Puis j’ai suivi une formation en France, précisément en Alsace, en zoothérapie et médiation animale. Il s’agit d’une ferme pédagogique pour prendre les gens en immersion, et cela remonte à 2014. Car certains trouvaient que c’était utopiste ».
Et de poursuivre: « Des années plus tard, on travaille avec des écoles françaises où on fait un travail avec les enfants pour monter des projets écologiques dont l’objectif est de susciter une conscience écologique et culturelle ». Tout en ajoutant avec un léger sourire: « Nous essayons de mener une grande bataille pour sensibiliser à la cause environnementale. Car notre métier met l’accent sur la pédagogie alternative ». Il aurait juste suffi d’une pointe de volonté et de persévérance et le tour est joué.
Même constat pour Simone Signoretta, le fondateur du bâtiment écologique Vitro, qui s’occupe de recyclage de verres, de solutions de packaging et d’éléments décoratifs à travers les verres recyclés.
Bien avant de devenir entrepreneur dans le bâtiment écologique, il était entrepreneur dans la production d’additifs de peinture en bâtiment et génie civil, mais a changé son activité qu’il estimait « super-polluante » afin de trouver, pourquoi pas, des solutions pour la future génération.
En effet, son travail d’aujourd’hui consiste au revêtement des sols avec des effets différents et une moyenne de 60 à 80% de verre recyclé.
Pour lui, le choix est fait. Car l’enjeu est de taille. Adopter une nouvelle vision, notamment dans la collecte des déchets. Tout en mettant l’accent sur la valorisation du verre. Et pour finir, il a adressé un message à toute personne sensible à l’écologie: « L’écologie c’est chic, mais en même temps, c’est nécessaire parce que si on ne laisse pas un monde propre, bientôt les déchets vont se multiplier. Ce n’est pas non plus joli pour nous et pour la planète ». Les exemples ne manquent pas. Car pour changer de vie professionnelle, ils voulaient voir un monde meilleur, plus écologique.