Entre l’annonce de la faible participation des Tunisiens aux législatives anticipées du 17 décembre et la hausse de l’abstention, les analystes politiques tentent de déchiffrer ce qui s’est passé.
L’ancien député indépendant Hatem Mliki a estimé que les Tunisiens ont dit leur dernier mot. Il s’exprimait ainsi lors de son passage d’aujourd’hui, sur les ondes de Mosaïque fm.
De ce fait, il précise que les Tunisiens ont envoyé un message aussi bien à Kaïs Saïed qu’à Rached Ghannouchi. Tout en soulignant : « Ceux qui se sont abstenus de voter refusent l’avant et l’après 25 juillet. »
Hatem Mliki appelle à une élection présidentielle en 2024
« Car il faut rappeler que s’il y a eu un 25 juillet 2021, c’était pour dire non à l’existence des frères musulmans en Tunisie. Et concernant les législatives de 2022, les Tunisiens ne veulent en aucun cas du projet de Kaïs Saïed. Je dirais que tous les deux ont détruit les institutions de l’Etat voire même le pays », poursuit-il.
En outre, il ajoute: « Aujourd’hui, le Chef de l’Etat détient les trois pouvoirs entre ses mains, depuis 18 mois et il n’a pas réussi à les gérer. »
Ainsi Hatem Mliki tire la sonnette d’alarme. En effet, il estime que la crise actuelle va s’aggraver si on n’arrive pas à trouver une solution. D’ailleurs, il propose comme solution que Kaïs Saïed cède le pouvoir exécutif à un autre gouvernement chargé de dresser la situation économique du pays. Et ce, en coordination avec l’UGTT et l’UTICA. En organisant dans le même temps une élection présidentielle en 2024.
Cela dit, au delà des chiffres annoncés, la question essentielle est celle de la légitimité au sortir de ces élections. Que vaut la légitime d’une minorité qui gouverne face à une majorité qui s’est abstenue de voter? Ne faut-il pas, comme dans certains pays démocratiques, recourir à un certain seuil pour valider ou non des élections?