La Tunisie fait face à une situation inédite en cette fin d’année 2022. Et ce, avec la tenue des élections législatives anticipées excluant les partis politiques. Alors que dans le même temps, on enregistre quelques démissions de certains dirigeants de l’opposition comme Ghazi Chaouachi, Mohamed Hamdi.
Hichem Ajbouni, dirigeant du Courant Démocrate, est revenu sur la démission de Ghazi Chaouachi du poste de secrétaire général du parti. Il s’est exprimé dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Il précise à cet effet: « Nous étions au courant de sa démission, lors d’une réunion du bureau politique, soit la veille de son annonce officielle. Personnellement, si je devais en juger, je dirais que sa démission n’était pas convaincante. Car il n’y a eu aucun différend à l’intérieur du parti. Mais à en juger, il a voulu passer à autre chose. Car il considère que le paysage politique n’est plus encourageant face à l’autocratie de Kaïs Saïed. Mais ce quon sait pour le moment, c’est qu’ il va présenter une feuille de route à toute la classe politique; y compris au parti PDL, au Front du Salut national. Probablement pour que l’opposition se mette d’accord sur des points essentiels. A titre d’exemple, trouver une solution pour mettre un terme à ce processus erroné. Cela dit, quoiqu’il advienne Ghazi Chaouachi reste un ami d’avant et d’aujourd’hui. »
Sur un autre volet, le faible taux de participation aux élections législatives du premier tour, Hichem Ajbouni s’interroge même sur la participation de 200 mille votants en l’espace de deux heures, annoncée par l’ISIE.
Il ajoute : « Une chose est sûre, un tel chiffre ne peut convaincre personne. Soit il y a eu une tromperie sur les chiffres pour atteindre 11 %; soit c’est un manque de compétence de l’ISIE. D’ailleurs, cette dite instance ne joue plus le rôle d’une instance indépendante, mais d’une instance soumise aux instructions de Kaïs Saïed. J’ajouterai que si on suit la Constitution de 2022, l’instance devrait être composée de neuf membres et non de sept personnes. Ce qui veut dire qu’elle est inconstitutionnelle ».
Mais pour déchiffrer les résultats des législatives du premier tour, Hichem Ajbouni souligne que les Tunisiens ont dit leur dernier mot aussi bien à Kaïs Saïed qu’à l’opposition. Ce qui laisse entendre la chute de popularité de Kaïs Saïed. Mais aussi que ce qui intéresse le Tunisien d’aujourd’hui, c’est de trouver du lait, de la farine, des médicaments etc.
Il conclut: « Aujourd’hui, c’est à l’opposition de se remettre en cause et de demander pardon aux Tunisiens. »