L’Algérie a déclaré hier qu’elle ne considérait pas comme correcte la mesure du prix plafond du gaz naturel à mettre en œuvre à partir de février prise par les pays membres de l’Union européenne. En effet, les pays de l’UE ont convenu lundi d’imposer un prix plafond de 180 euros par mégawattheure sur le gaz naturel, à compter de février 2023.
Le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Muhammed Arkab, a tenu hier une conférence de presse conjointe avec Franziska Brantner, secrétaire d’État du ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du climat. Et ce, dans le cadre de la 4e Journée de l’énergie Allemagne-Algérie qui s’est tenue dans la capitale algérienne.
Il s’exprimait tout d’abord concernant la décision de l’UE d’imposer un plafond sur les prix du gaz. Il déclare donc : « Ensemble avec nos partenaires en Allemagne et en Europe, nous avons pleinement convenu de fournir du gaz et de l’énergie, au continent en particulier. L’Algérie est un pays fiable et sûr. »
Puis, il rappelait que l’Algérie est en plein accord sur les prix des contrats à long terme avec ses partenaires européens. M. Arkab poursuivait : « Mais nous voulons être dans le marché libre des prix et des approvisionnements. L’Algérie ne soutient aucunement l’idée de limiter les prix. Le marché de l’énergie devrait être libre de poursuivre les investissements et les projets en amont (exploration, exploration et forage). »
Ainsi, M. Arkab affirme que si un prix plafond est imposé sur le gaz naturel, cela affectera directement les investissements réalisés dans la ressource et la production en général. De même qu’il souligne que les investissements importants dans le gaz à moyen et long termes nécessitent une vision claire pour le développement des marchés en Europe.
En outre, il note que l’industrie pétrolière et gazière est susceptible d’être affectée par les modifications législatives et les mesures introduites par l’UE. Telles que la neutralité climatique et les réglementations liées au méthane et les plafonds de prix. Alors M. Arkab se prononce en faveur de « l’adhésion à des cadres juridiques transparents et non discriminatoires ».
De plus, le responsable algérien relève qu’il existe des inquiétudes quant à l’utilisation de la question climatique dans les pratiques discriminatoires. Comme aussi dans la mise en œuvre de mesures relatives aux barrières placées aux frontières.
Sachant que les pays de l’UE ont convenu lundi d’imposer un prix plafond de 180 euros par mégawattheure sur le gaz naturel, à compter de février 2023.
Le vice-Premier ministre russe Aleksandr Novak réagissait également à la décision. Puisqu’il soulignait que l’application du prix plafond du gaz naturel en Europe était une décision politique.
Le prix du contrat à terme sur le gaz se négocie à 106,2 euros
En raison de l’épidémie de Covid-19 et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les pays de l’UE ont récemment dû payer des prix élevés pour le gaz naturel.
La décision de prix plafond convenue par les pays de l’UE lundi se base sur le futur contrat à terme sur le gaz négocié au TTF. A savoir le point d’échange virtuel de gaz naturel basé aux Pays-Bas avec la profondeur la plus profonde d’Europe. Elle interviendra après qu’il a dépassé 180 euros pour trois jours ouvrables et le gaz naturel liquéfié en Europe à la même période. Il entrera en vigueur si le prix du GNL du mégawattheure dépasse 35 euros sur les marchés mondiaux.
Enfin, relevons que le prix du contrat à terme sur le gaz négocié sur le TTF passait à 340 euros par mégawattheure en août; alors qu’il se négocie aujourd’hui à 106,2 euros.