Le départ de Hichem Rebai de la BH Bank continue à jeter de l’ombre sur la gouvernance de l’établissement public de crédit.
Certaines sources ont rapporté que le torchon brûle entre les administrateurs nommés par l’Etat (au nombre de 5) d’un côté et ceux représentant le secteur privé, les minoritaires et les indépendants (au nombre de 7) de l’autre, autour de la question de la désignation d’un nouveau directeur général pour la BH Bank.
Pour rappel, le ministère des Finances avait ouvert la porte aux candidatures pour ce poste jusqu’au 31 août 2022. Bien que la procédure soit transparente, il paraît qu’il y a bien des divergences au sein du conseil de la BH Bank sur les noms, l’Etat cherchant à imposer sa vision.
Une affaire à suivre
Le Groupe Horchani, qui possède plus de 22,4% du capital de l’établissement, serait le principal opposant à cette démarche. Il a devant lui l’Etat qui contrôle 33,37% du capital, auquel il faudra ajouter la participation de l’ETAP (16,57%) et d’autres entités parapubliques (1,02%). L’agent public détient donc plus de 50% du capital et des droits de vote. Mais ces proportions ne sont pas totalement reflétées dans la composition du conseil. L’Etat a besoin d’avoir l’approbation de six membres, y compris le président, pour faire passer son candidat alors qu’il n’a que six voix pour le moment.
Si les administrateurs ne parviennent pas à un accord sur le nom du directeur général, l’Etat pourrait faire valoir ses droits, en convoquant une nouvelle assemblée générale et destituer le conseil. Toutefois, cette assemblée ne pourra révoquer les deux administrateurs indépendants que s’il est prouvé qu’ils ont commis des erreurs graves de gestion ou qui portent atteinte à leur indépendance.
Ces batailles de gouvernance sont rares dans le monde de la finance tunisienne. Les investisseurs en Bourse s’interrogent sur la réaction du Groupe Horchani qui est loin d’approuver une telle démarche. Il a également des droits et pourrait avoir le soutien d’autres actionnaires privés. Une affaire à suivre.