C’est ce que le président de la HAICA soutient, dans une rencontre avec la presse, le 28 décembre 2022. Estimant que l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) n’est pas préparée pour ce type d’opération, n’ayant notamment pas autant d’expérience que la HAICA sur ce chapitre.
L’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) a dilapidé des fonds publics en optant pour le choix de mettre la main, et à titre exclusif sur l’opération, de monitoring (observation) de la campagne électorale pour les législatives du 17 décembre 2022. Pour Nouri Lejmi, le président de la Haute Autorité Indépendante de la communication Audiovisuelle (HAICA), l’ISIE n’est pas préparée pour ce type d’opération n’ayant notamment pas autant d’expérience que la HAICA sur ce chapitre.
Présent dans la salle, un membre de l’ONG tunisienne Observateurs Sans Frontières a apporté de l’eau au moulin du président de la HAICA. En estimant à son tour qu’il y a dilapidation des deniers de l’Etat. Un constat établi après examen de la situation de surveillance réalisé par l’ISIE.
« L’ISIE est aujourd’hui dans le camp du pouvoir exécutif »
Et Nouri Lejmi d’ajouter, au cours d’une conférence de presse organisée, le 28 décembre 2022, à Tunis, sur le bilan de la couverture par les médias audiovisuels tunisiens de la campagne des législatives, que le jugement rendu en référée par le Tribunal administratif, et qui a décidé de ne pas sursoir à l’exécution de la surveillance des élections, n’est pas définitif. Il se pourrait que lorsque viendra le jugement définitif, cette instance donne raison à la HAICA. Ce Tribunal l’a fait par le passé (en 2014 et en 2015) au sujet de deux autres jugements.
Pour Hichem Senoussi, « l’ISIE est aujourd’hui dans le camp du pouvoir exécutif. L’Instance a donc viré de sa mission initiale ». Et le membre de la HAICA d’ajouter que le conflit entre son institution et l’ISIE n’est pas « d’ordre technique », comme veut le faire croire l’ISIE. Mais il se « se situe au niveau de la liberté d’expression ».
Il a tenu à préciser, par ailleurs, que la faible présence des partis dans les débats de la campagne a impacté les résultats des élections. Estimant alors que celles-ci ont été celles de « députés des régions et non de la Nation ». Tout en ajoutant que l’ISIE a harcelé les médias et que la HAICA se portera toujours du côté de ces derniers.
Le chef de l’Etat a pris fait et cause pour un camp
Evoquant les infractions lors de la campagne électorale, Soukeina Abdelmaksoud, membre de la HAICA, a fait savoir que les deux chaînes de la Télévision Tunisienne (Al Watanya 1 et Al Watanya 2) ont brisé le silence électoral. Et ce, en diffusant l’intervention du chef de l’Etat, Kaïs Saïed, lorsqu’il a voté dans un établissement scolaire, le 17 décembre 2022. Ce pourquoi une amende 20 000 dinars a été infligé à la télévision publique.
Ainsi, le président de la HAICA a estimé, à ce juste propos, que contrairement à ce que prétend l’ISIE, il y a eu, à cette occasion, bel et bien violation du silence électoral. Dans la mesure où le chef de l’Etat a, dans ses propos, pris fait et cause pour un camp contre un autre et qu’il est partie prenante des législatives du 17 décembre 2022 auxquelles il a appelé.