L’Allemagne continue à s’approvisionner en gaz russe, même si les gazoducs se sont asséchés, selon les données de la société d’études de marché ICIS, publiées hier. Elles ont indiqué que malgré la baisse des volumes, c’est un business lucratif pour le Kremlin.
Les fournisseurs d’énergie allemands et l’État construisent actuellement de nouvelles usines sur les côtes de la mer du Nord et de la mer Baltique pour approvisionner le pays en gaz liquide et devenir plus indépendant de la Russie. Cependant, les données indiquent que l’Allemagne achète également du gaz liquide GNL à la Russie. L’Allemagne construit actuellement de nouvelles usines pour devenir indépendante de la Russie et passer au gaz naturel liquéfié (GNL) pour compenser les approvisionnements en gaz russe coupés par la guerre en Ukraine. Mais selon les données de la société d’études de marché ICIS, l’Allemagne pourrait continuer à acheter du gaz liquide à la Russie.
L’Europe a importé 21 % de GNL de Russie en plus cette année que l’année dernière, jusqu’à 18 milliards de mètres cubes fin novembre. Bien que la Russie ne livre pas de gaz directement à l’Allemagne, elle livre certains pays européens voisins dont les réseaux gaziers sont étroitement connectés à l’Allemagne. D’ici la fin de 2024, la Russie prévoit de construire un nouveau terminal GNL, Arctic LNG 2, en Sibérie, ce qui pourrait augmenter la quantité de GNL expédiée vers l’Europe.
L’origine du gaz liquéfié importé en Allemagne peut être déterminée plus précisément grâce à de nouveaux terminaux
Avec la livraison du gaz liquéfié via les nouveaux terminaux de Wilhelmshaven, Brunsbüttel et Lubmin, l’origine du gaz liquéfié importé en Allemagne pourra bientôt être déterminée plus précisément. Cependant, il n’y a aucune obligation légale pour leurs opérateurs de renoncer au GNL russe, car l’embargo décrété par l’UE ne s’applique à ce jour qu’au pétrole russe, mais pas au gaz russe.
Cependant, note ICIS, les contrats sont conclus par des entreprises privées et non par l’État. Le gouvernement fédéral soutient d’éventuelles relations commerciales par le biais de pourparlers politiques.
La quantité de gazoduc russe importé vers l’Europe a considérablement diminué par rapport à l’augmentation des importations de GNL en provenance de Russie. En novembre 2021, l’Allemagne recevait encore 4,4 milliards de mètres cubes, soit environ la moitié de ses besoins du mois, via le gazoduc Nord Stream 1 directement depuis la Russie, en plus des importations indirectes via la Pologne. Entre-temps, cependant, aucun gaz russe n’est acheminé vers l’Allemagne via ces gazoducs.
L’étude de l’ICIS révèle par ailleurs que les États-Unis sont le principal fournisseur de GNL de l’Europe, avec environ quatre milliards de mètres cubes en novembre 2022 et que près de cinq milliards de mètres cubes ont été importés de divers pays d’Afrique et de la péninsule arabique, dont l’Algérie, l’Angola et le Qatar.
Rappelons que le groupe de réflexion belge Bruegel avait indiqué en décembre dernier que le gaz liquéfié russe représentait environ 1,8 milliard de mètres cubes en novembre, selon lui, cela correspond à environ un sixième des importations totales de GNL dans l’UE.