Les villes de Kasserine et de Thala ont célébré, dimanche, la mémoire des victimes originaires de la région, tombées en martyrs lors de la révolution du 14 janvier 2011.
Deux rassemblements « officiels » se sont tenus à cette occasion en présence notamment du gouverneur de Kasserine, Ridha Rokbani, et de la présidente de l’Instance générale des résistants, des martyrs et blessés de la révolution et des actes terroristes, Faouzia Yaacoubi Mellouli. Le premier a eu lieu à la Place des Martyrs à Thala et le second au siège du gouvernorat de Kasserine.
Une cérémonie de lever de drapeau s’est déroulée au son de l’hymne national tunisien. La Fatiha a ensuite été récité à la mémoire des martyrs de la révolution.
Les familles des martys ont, de leur côté, boycotté les festivités officielles.
Pour Fathi Saïhi (originaire de Thala et frère du martyr Wajdi Saïhi), le dossier des martyrs et blessés de la révolution « stagne » depuis des années. Il ne cache pas sa consternation et se dit étonné face au laxisme des autorités et à leur manque de volonté pour « révéler la liberté » et « réhabiliter les martyrs et blessés de la révolution ».
Justice, liberté et développement, telles sont les principales réclamations des familles des martyrs et blessés de la révolution de Thala et de Kasserine, a-t-il dit, formulant le souhait de voir « les criminels punis » et les jugements rendus par les juridictions de justice transitionnelle « impartiaux et transparents ».
La liste des martyrs du gouvernorat de Kasserine comprend au total 20 noms (6 de Thala 14 à Kasserine).
-La présidente de l’Instance générale des résistants des martyrs de la révolution et des actes terroristes Faouzia Yaacoubi a souligné que l’instance œuvre, depuis sa création, à faire avancer les dossiers des victimes de la révolution et à aplanir les difficultés rencontrées par les familles tant au niveau social que professionnel et médico-sanitaire.
Mme Yaacoubi a affirmé que les personnes non inscrites sur la liste définitives des blessés de la révolution, n’ont pas été privées de service de santé et que des contacts ont été établies avec divers intervenants pour leur permettre de bénéficier d’un accès au soins.
En ce qui concerne les civils blessés dans des attaques terroristes dans les zones militaires tampon, elle a précisé que les appareils judiciaire et sécuritaire sont les parties habilitées à définir si les cas d’amputation sont dus à des actes terroristes. Faouzia Yaacoubi a assuré que l’instance coordonne avec la Fondation Fida dans ce sens.
Elle a ajouté que plusieurs personnes ont été indemnisées, chacun en fonction du taux d’invalidité évalué par la commission médicale compétente.
Avec TAP