L’Algérie joue un rôle central en matière de sécurité énergétique en Italie notamment. Et ce, compte tenu des troubles du secteur dus aux conséquences de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, principal fournisseur de gaz de l’Europe.
L’Algérie et l’Italie entretiennent des relations de partenariat économique étendues, renforcées par de nombreux ingrédients de base, notamment en matière de proximité géographique. Ces relations confortent les aspirations de l’Europe dans le dossier énergétique. A savoir considérer Rome comme une porte d’entrée majeure du gaz algérien vers le vieux continent, à la lumière de la crise d’approvisionnement actuelle. Situation par laquelle l’Algérie retrouve sa position de ressource stratégique importante.
De ce point de vue, la visite actuelle du Premier ministre italien, Georgia Meloni, en Algérie est considérée comme une visite très importante. Puisquu’elle illustre l’importance que l’Italie attache à l’Algérie.
Selon des déclarations de l’analyste et journaliste italien, Massimiliano Boccolini, « c’est une visite importante, notamment d’un point du vue économique. Et plus spécifiquement en ce qui concerne le dossier énergétique. Car après la guerre en Ukraine, l’Italie a décidé de s’affranchir de sa dépendance au gaz russe. De ce fait, maintenant, elle dépend de l’Algérie comme ressource alternative. D’ailleurs, d’ici 2025, l’Italie n’importera plus de gaz de Russie grâce aux accords signés avec l’Algérie ».
M. Bocolini explique que l’objectif pour son pays est d’obtenir de l’Algérie 40 % de ses besoins en gaz. Tout en notant que le soutien à cela est les nouveaux investissements annoncés par la société algérienne Sonatrach, d’une valeur de 40 milliards de dollars; ainsi que les directives du président Abdelmadjid Tebboune. Lesquels visent à augmenter les exportations de gaz en Algérie pour 100 milliards de Mètres cubes.
En outre, l’analyste italien estime que l’Algérie est un acteur décisif non seulement pour la sécurité énergétique en Italie, mais aussi en Europe en général. En pointant par la même occasion « un plan très sérieusement étudié à l’étude en vue de construire un nouveau gazoduc reliant Annaba en Algérie directement en Sardaigne. Afin de fournir à l’Italie 10 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz. Ainsi l’Italie pourrait devenir une plateforme de distribution du gaz algérien vers la France et la Slovénie.
De plus, l’Italie vise à importer environ 28 milliards de mètres cubes de gaz algérien d’ici 2024. C’est ce qui ressort d’un communiqué du groupe énergétique italien Eni, publié lundi.
L’Italie, une plateforme de commercialisation du gaz algérien
De son côté, l’économiste algérien, Houari Tigresi, a déclaré aux médias que le potentiel de l’Algérie est grand dans le secteur de l’énergie. Et ce, notamment au vu du volume des investissements dirigés vers ce secteur; ainsi que des explorations récentes en l’an 2022. Avec environ 11 découvertes de l’entreprise nationale et des partenaires importants, notamment l’entreprise italienne Eni.
Il a souligné que les quantités de gaz convenues entre l’Algérie et l’Italie s’élèvent à neuf milliards de mètres cubes. De même qu’il y aura des augmentations dans les prochaines étapes. Notamment à la lumière des décisions des pouvoirs publics d’atteindre des exportations de 100 milliards de mètres cubes, avec la disponibilité des capacités nationales dans ce domaine et avec l’anticipation des investissements.
Des plans ambitieux pour maximiser les rendements
Pour sa part, l’économiste algérien, le Dr Ahmed Hidoussi, a déclaré que l’Algérie compte augmenter sa capacité d’exportation et de production grâce aux investissements réalisés par la Sonatrach. En effet, celle-ci a alloué 40 milliards de dollars dans le cadre du plan quinquennal qui se poursuivra jusqu’en 2027. Il repose principalement sur l’augmentation des taux d’exploration, étant donné que la Sonatrach est l’une des sociétés d’exploration les plus récentes.
Par ailleurs, il a également souligné que l’Algérie cherche à restaurer sa part du marché européen. Et ce, après un recul un peu antérieur devant d’autres fournisseurs, dont les États-Unis d’Amérique et le Qatar. Le pays travaille donc à l’augmentation des capacités de production. Il peut ainsi contribuer à fournir une partie des besoins en gaz de l’Europe. Et donc fournir des ressources financières pour couvrir le déficit persistant de l’Algérie. Mais il ne croit pas que l’Algérie puisse être une alternative à la Russie dans ce secteur, étant donné que la partie russe est le géant gazier du monde.
Dans le même contexte, l’économiste algérien, le Dr Hamza Bogadi, précisait que l’Algérie, qui figure parmi les plus grands pays disposant de réserves prouvées de gaz, avec environ 4,5 billions de mètres cubes, possède de nombreux ingrédients qui lui donnent une place à part – surtout pour l’Europe – dans le secteur de l’énergie en général.